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Covid-19: Arnaud Fontanet décrit une situation "exceptionnellement bonne" mais "pas stabilisée"

L'épidémiologiste et membre du Conseil scientifique appelle, sur BFMTV, à la prudence au moment où la bonne situation épidémique pourrait favoriser un relâchement.

La situation sanitaire est "exceptionnellement bonne" selon le professeur Arnaud Fontanet, mais prudence, elle n'est pas "encore stabilisée". Invité sur le plateau de BFMTV ce mercredi, l'épidémiologiste et membre du Conseil scientifique a réitéré ses appels à la prudence, au moment où les températures vont se refroidir.

"On est dans une période aujourd'hui où l'on bénéficie de conditions climatiques favorables, qui nous rappellent un petit peu celles que l'on avait en septembre 2020 où pendant la deuxième quinzaine de septembre on s'était dit 'on contient pas si mal l'épidémie, la rentrée scolaire, universitaire et professionnelle'. Et puis ce n'est pas un scoop, l'automne arrive, les températures vont se refroidir et les fenêtres vont se refermer, donc la situation épidémiologique, je pense, n'est pas encore stabilisée", estime-t-il.

Le professeur Fontanet estime qu'il faudra certainement entre "4 et 6 semaines" pour savoir comment va évoluer la pandémie au début de l'automne.

"Accepter l'idée qu'on puisse remettre en place des mesures"

À la baisse des températures s'ajoute une baisse de l'efficacité de la vaccination au fil des mois, mais surtout, il reste encore une certaine partie de la population au sein de laquelle le virus peut continuer de circuler: les non-vaccinés en population générale, les 15% de plus de 80 ans non vaccinés, et les moins de douze ans qui ne sont pas vaccinés du tout.

Interrogé d'ailleurs sur la levée du port du masque dans les écoles primaires des départements où le taux d'incidence est inférieur à 50, l'épidémiologiste a estimé qu'il fallait que cela se fasse toujours dans les bonnes conditions:

"Se posera la question, par rapport à toutes les mesures en place, de les alléger. Car l'intérêt d'avoir une épidémie contrôlée grâce à la vaccination était de pouvoir retirer les mesures une à une. Il faut le faire dans les endroits où l'incidence est très faible, c'est ce qui a été proposé ici, il faut continuer à bien mesurer la circulation du virus en population", énumère l'épidémiologiste, avant de conclure: "Si la situation changeait et que pour une raison X ou Y l'épidémie repartait, il faudrait accepter l'idée qu'on puisse remettre en place des mesures qui ont été retirées."

Selon lui, la situation est "très complexe", car la situation sanitaire laisse imaginer une sortie de crise et un allègement des mesures, alors même qu'un retour en arrière est toujours possible. Le professeur Fontanet conclut par une bonne nouvelle cependant, grâce à la vaccination, "on ne s'attend pas à ce qu'un redémarrage épidémique nous entraîne vers une vague de l'ampleur des précédentes".

Louis Augry