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Covid-19: après les Alpes-Maritimes, des mesures locales à venir dans d'autres territoires?

Deux personnes goûtent l'air du soir sur la Promenade des Anglais, à Nice le 21 février 2021

Deux personnes goûtent l'air du soir sur la Promenade des Anglais, à Nice le 21 février 2021 - Valery HACHE © 2019 AFP

Une mesure de confinement a été décidée sur le littoral des Alpes-Maritimes pour les deux prochains week-ends. Une décision qui pourrait en appeler de nouvelles dans les jours à venir.

Face à la flambée épidémique due au Covid-19, le gouvernement a pris des mesures localisées dans le département des Alpes-Maritimes. Dans le détail, les communes du littoral, de Menthon à Théoule-sur-Mer, seront confinées lors des deux prochains week-ends, à partir du vendredi 18 heures jusqu'au lundi, 6 heures.

Une première en France métropolitaine, alors qu'un confinement seulement le week-end avait déjà été décidé en Guyane.

Olivier Véran temporise

"La situation des Alpes-Maritimes ne correspond pas à la situation de l'ensemble du pays. La situation sanitaire reste inquiétante à l'échelle du pays (...) mais nous n'en sommes pas du tout à la situation des Alpes-Maritimes", a tempéré Olivier Véran ce lundi à la mi-journée, en marge d'un déplacement à l'hôpital de Villefranche-sur-Saône (Rhône).

D'autres territoires pourraient-ils suivre dans la lignée des annonces faites au sujet des Alpes-Maritimes? Olivier Véran a admis que "d'autres zones du territoire" justifiaient "que l'on s'implique pleinement", sans détailler davantage ce qu'il entendait par le terme "impliquer".

"Je pense notamment dans le nord de la France à la communauté de Dunkerque, (...) je m'étais entretenu avec le maire, et j'ai prévu de le recontacter aujourd'hui et puis il y avait la situation spécifique de la Moselle, non pas en raison d'une incidence si forte que cela, mais parce qu'il y avait là-bas du variant sud-africain et nous sommes en train de tout faire pour pouvoir le contenir", a déclaré le ministre.

Explosion du taux d'incidence à Dunkerque

En conférence de presse ce lundi matin, le préfet des Alpes-Maritimes Bernard Gonzalez a fait état d'un taux d'incidence de 600 cas pour 100.000 habitants en fin de semaine dernière en annonçant les nouvelles restrictions sanitaires. Si d'autres indicateurs sont scrutés, ce chiffre a notamment fait pencher la balance en faveur d'un confinement partiel.

Un taux d'incidence largement dépassé à Dunkerque, a appris BFMTV dans la journée de lundi. Selon un communiqué de l'Agence régionale de santé (ARS) des Hauts-de-France, ce taux s'établit désormais à 901 cas pour 100.000 habitants dans la commune du Nord. Une flambée qui serait due à la prolifération du variant dit britannique du Covid-19.

Selon la préfecture, "la situation fait l'objet d'un suivi permanent et les mesures pourront être réévaluées en fonction de l'évolution de l'épidémie", mais aucune nouvelle mesure restrictive n'est à ce stade avancée.

Des élus locaux plaident pour des nouvelles mesures

Dans les territoires où l'épidémie s'aggrave, des voix s'élèvent parmi les élus locaux pour réclamer des mesures plus fortes. Selon nos informations, le maire de Dunkerque Patrice Vergriete (divers gauche), également président de la communauté urbaine, en appelle au chef du gouvernement ce lundi:

"Je sollicite ce soir un entretien avec le Premier ministre pour examiner en urgence la situation sanitaire à Dunkerque qui s'est encore dégradée aujourd'hui", a-t-il déclaré. "Dunkerque mérite aujourd'hui toute l'attention de l'État, au même titre que l'agglomération de Nice et les Alpes-Maritimes", tacle l'édile.

Dimanche, alors que bruissait l'information, pas encore annoncée, d'un confinement le week-end dans les Alpes-Maritimes, le maire Les Républicains de Metz (Moselle) François Grosdidier avait lourdement étrillé la gestion gouvernementale sur Europe 1, dénonçant des incohérences:

"Si en une semaine le gouvernement s'est rendu compte de son erreur et agi pour Nice mieux que pour Metz, j'en serai fort heureux pour les Niçois, mais je regrette ces incohérences que nous connaissons dans l'organisation de l'État", s'est agacé l'édile, qui s'est déjà à plusieurs reprises prononcé en faveur de mesures de restrictions supplémentaires en Moselle.

Dimanche, invité du Grand Jury sur RTL, Le Figaro, LCI, le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a admis que "la tendance (n'était) pas bonne au niveau du pays, et qu'elle n'était "malheureusement pas à desserrer la contrainte", tout en expliquant que le gouvernement voulait autant que possible éviter un troisième confinement national.

Clarisse Martin avec Lionel Top