Coronavirus: très peu d'enfants ont été touchés par le syndrome proche de la maladie de Kawasaki

Les spécialistes en savent désormais un peu plus sur le syndrôme proche de la maladie de Kawasaki, qui inquiétait les pédiatres il y a quelques mois. Et les chiffres sont plutôt rassurants.

Le 9 mai dernier, alors que le confinement touchait à sa fin en France, un enfant de 9 ans mourrait à Marseille d'un syndrome proche de la maladie de Kawasaki. Il avait été en contact avec le coronavirus, sans en développer les symptômes.

Les médecins, et l'Organisation mondiale de la Santé, étudiaient alors un lien possible entre la maladie Covid-19 et celle de Kawasaki, une maladie inflammatoire aiguë qui touche les enfants. Une fausse piste, explique Isabelle Koné-Pau, la spécialiste française de la maladie de Kawasaki, dans le JDD de ce dimanche.

"Les gens ont retenu ce nom mais on sait maintenant que cette maladie liée au Covid-19 n'a rien à voir", explique la rhumato-pédiatre.

Faut-il toujours s'inquiéter?

Les pédiatres parlent désormais de "syndrome inflammatoire multisistémique pédiatrique". Fièvre, éruption cutanée, ganglions, diarrhée et surtout signes de myocardite (inflammation au niveau du coeur) doivent alerter les parents. "Un enfant très pâle, qui respire vite et se montre hyperfatigué", résume la pédiatre.

Mais les spécialistes montrent peu d'inquiétudes. En août, seulement deux cas ont été détectés, explique dans le JDD le rhumato-pédiatre Alexandre Belot, du comité de pilotage du registre rescensant les cas avec Santé publique France. Au total, 108 cas ont été confirmés dans toute la France, avec un âge médian de 8 ans. Depuis mai, aucun décès supplémentaire n'est d'ailleurs à déplorer et les enfants guérissent rapidement, même si un passage en réanimation est souvent inévitable.

Que sait-on de ce syndrôme?

Des recherches sont encore en cours pour déterminer les causes de ce syndrome, le lien avec le coronavirus mais aussi pourquoi certains enfants en particulier sont touchés. Il pourrait y avoir un facteur génétique puisque "80% de ces malades ont des origines en Afrique du Nord ou carribéennes", détaille Alexandre Belot.

Les cas se concentrent également dans les régions les plus touchées par le coronavirus, comme l'Île-de-France ou la région Grand-Est.

Camille Sarazin Journaliste BFMTV