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Coronavirus: Santé publique France évoque un virus plus contagieux, mais moins virulent que prévu

Interrogé par BFMTV, le responsable de l'unité des infections respiratoires de Santé publique France, l'épidémiologiste Daniel Lévy-Bruhl, estime que les morts liées au virus ne représentent "qu'une petite partie des patients" qui en sont atteints.

Il manque encore "beaucoup d'informations" au sujet du coronavirus pour évaluer le niveau de la menace qu'il représente réellement. Interrogé sur notre antenne, l'épidémiologiste Daniel Lévy-Bruhl a toutefois affirmé, nouvelles données à l'appui, que "le scénario que nous craignions au début, d'une maladie très sévère, est en train de s'éloigner". 

"Le prix à payer c'est que le virus, semble-t-il, diffuse plus largement que ce que nous pensions, mais en même temps ce virus est moins virulent, et aujourd'hui il est difficile d'estimer la proportion de patients qui vont présenter des formes sévères, voire mourir", explique ce samedi le responsable de l'unité des infections respiratoires de Santé publique France. 

Cette difficulté s'explique par le fait qu'il y a certainement, d'après l'expert, "une grande proportion des patients atteints, infectés, qui vont présenter des formes pas sévères du tout, (...) pour lesquelles le diagnostic ne va pas être fait". Par conséquent, les morts qui vont être rapportées ne représentent "probablement qu'une petite partie des patients qui sont effectivement atteints par le virus".

Des zones à éclaircir

C'est donc la contagiosité du coronavirus, à savoir sa capacité à circuler d'un être humain à un autre, qui apparaît comme étant plutôt élevée. Sa virulence, autrement dit sa dangerosité, semble elle moins forte que redouté.

Le coronavirus comporte par ailleurs de nombreuses zones d'ombre, explique par ailleurs Daniel Lévy-Bruhl. "Nous ne connaissons pas vraiment l'ampleur de l'épidémie en Chine", prévient-il, tout comme la communauté scientifique ne peut pas encore évaluer quel sera l'impact des mesures drastiques mises en œuvre par les autorités chinoises pour essayer d'endiguer l'exportation du virus.

"On pensait que ce virus se transmettait mal, aujourd'hui on pense qu'il se transmet beaucoup plus facilement que ce que nous en savions. (...) Mais c'est un virus qui, vraisemblablement, est moins dangereux que le virus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère, NDLR) que nous avons connu en 2002-2003", explique l'épidémiologiste.

Jules Pecnard