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Coronavirus: pourquoi il vaut mieux miser sur un traitement qu'un vaccin

Centre de dépistage du coronavirus aux États-Unis - Andrew Theodorakis / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Centre de dépistage du coronavirus aux États-Unis - Andrew Theodorakis / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP - -

En Europe comme dans le reste du monde, les laboratoires tentent de mettre sur pied des traitements médicamenteux ou encore un vaccin afin d'enrayer la propagation de l'épidémie de coronavirus. Un chercheur au sein des hôpitaux de Paris, interrogé sur BFMTV, estime qu'un traitement pourrait être plus facile à mettre en place qu'un vaccin.

De nombreux laboratoires du monde entier se sont engagés dans une course contre la montre pour venir à bout du Covid-19. L'Union européenne espère qu'un vaccin contre le nouveau coronavirus soit mis au point "avant l'automne", selon les mots d'Ursula von Den Leyen, cheffe de l'exécutif européen. 

"Cela pourra sauver des vies en Europe ainsi que dans le reste du monde", a-t-elle assuré.

Mais le délai nécessaire pour mettre en place un vaccin est plus important que celui nécessaire pour la validation de traitements curatifs, de médicaments. "La mise au point d'un vaccin, ça se compte en mois, si ce n'est en années", pour le professeur Philippe Gabriel Steg, cardiologue chargé de la recherche au sein de l'AP-HP interrogé mercredi soir sur BFMTV.

La société allemande CureVac, l'un des laboratoires qui travaillent sur un vaccin contre le Covid-19, envisage par exemple de pouvoir présenter un projet pour validation clinique d'ici "quelques mois" seulement.

"Des résultats d'ici quelques semaines"?

Du côté de la recherche de traitements contre le coronavirus, en revanche, cela pourrait être beaucoup plus rapide. 

"Il y a toute une série d'essais thérapeutiques qui sont déjà en cours", affirme le chercheur. "Certains essais internationaux coordonnés par l'OMS, en relation avec d'autres pays. Certains commencent déjà à inclure des patients, et les autres vont essayer très vite. On va donc avoir des résultats assez vite", assure l'expert, laissant entendre que cela pourrait se compter en "quelques semaines".

Pour le professeur Philippe Gabriel Steg, "il y a toute une série de médicaments pour lesquels on a des raisons sérieuses d'espérer".

"Sur le curatif, on recherche sur deux types de médicaments: des médicaments antiviraux, pour faire baisser la charge virale, inhiber l'infection virale. (...) Et il est aussi probable qu'à côté des traitements anti-viraux, des traitements immuno-modulateurs, anti-inflammatoires" soient développés.

"Peut-être aura-t-on même besoin de combinaisons de traitements, mais il y a toute une série de médicaments pour lesquelles on a des raisons vraiment sérieuses d'espérer", assure le scientifique sur notre plateau.

Sanofi prêt à offrir 300.000 doses d'anti-paludique

Parmi eux, le laboratoire Regeneron a d'ores et déjà annoncé vouloir tester l'un de ses médicaments contre la polyarthrite rhumatoïde comme traitement potentiel du virus. À Lyon, le laboratoire VirPath spécialisé dans l'étude des virus respiratoires, est lui aussi mobilisé dans la lutte contre le Covid-19

Mardi, le laboratoire français Sanofi s'est dit prêt à offrir aux autorités françaises des millions de doses de l'anti-paludique Plaquenil, pouvant traiter potentiellement 300.000 malades, après des essais jugés "prometteurs" auprès de patients. Le groupe se tient prêt à travailler avec les autorités de santé françaises "pour confirmer ces résultats".

Certes cruciale, la recherche d'un vaccin et de traitements contre le coronavirus ne doit pas se faire dans la précipitation et doit respecter des protocoles qui garantiront leur efficacité et leur sûreté, a mis en garde, dans une tribune publiée par la revue Nature, un expert chinois spécialisé dans la recherche de traitements et vaccins contre les coronavirus, famille à laquelle appartient celui qui a provoqué la pandémie en cours.

Jeanne Bulant