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Coronavirus: les mini-visières en plastique jugées peu efficaces

Un serveur portant une mini-visière à Lyon, le 15 juin 2020 (illustration).

Un serveur portant une mini-visière à Lyon, le 15 juin 2020 (illustration). - JEFF PACHOUD / AFP

Ce dispositif, parfois adopté en alternative au masque ou à la visière en plastique, ne couvre presque pas le nez et laisse ainsi passer des gouttelettes.

Dans la lutte contre le coronavirus, tous les équipements de protection ne se valent pas. Pour se prémunir d'une contamination, le port d'un masque chirurgical, ou masque en tissu dit "grand public", est plébiscité. Parfois jugées contraignantes, ces protections sont quelques fois abandonnées au profit de visières en plastique, jugées plus confortables.

Cet équipement avait déjà été pointé du doigt en ce qu'il empêche les projections de gouttelettes vers l'avant, mais pas celles par dessous.

"Le HCSP recommande de ne pas utiliser les visières en remplacement du port d’un masque, quel que soit le public concerné. En population générale, leur emploi peut être envisagé en complément du port d’un masque", avait indiqué le Haut conseil de la santé publique (HSCP) au mois de mai.

La visière offre une protection des yeux et du visage, mais non des voies respiratoires.

Dans cette veine, on voit de plus en plus fleurir des "mini-visières" en plastique, qui elles ne couvrent que la bouche et partiellement le nez. À la différence des visières intégrales, qui couvrent le visage entier et se fixent autour du front, les "demi-visières", ainsi qu'elle sont désignées sur les sites de vente en ligne, se fixent autour des oreilles comme certains masques, et ne couvrent que la moitié du visage, du menton jusqu'à la pointe du nez.

Peu de couvrance

Un dispositif peu satisfaisant pour lutter contre la propagation du virus, selon le corps médical.

"C'est moins efficace qu'un masque, assurément," corrobore le Dr Bruno Grandbastien, médecin hygiéniste et président de la Société française d'hygiène hospitalière, auprès de BFMTV.com.

Pour le spécialiste, ce manque d'efficacité peut se résumer à deux points: d'abord le fait que la mini-visière soit si peu couvrante, et donc propice à laisser passer des gouttelettes porteuses de virus. "Le côté ouvert et très proche des muqueuses offre une protection moindre", pointe le Dr Grandbastien.

Le médecin s'interroge aussi sur l'entretien de ces matériels, pointant le fait que des consignes claires existent pour le nettoyage des masques mais pas pour ces visières.

"On sait que le virus est assez facilement détruit par un détergent classique comme le savon ou le produit vaisselle", ajoute-t-il.

Dans les zones où le masque est obligatoire, comme dans les locaux des entreprises ou à Paris, le port d'une visière ou mini-visière plastique constitue une contravention de 4e classe, passible d'une amende de 135 euros.

Clarisse Martin Journaliste BFMTV