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Santé

Pourquoi les non-fumeurs ne doivent pas utiliser de patchs anti-tabac pour se protéger du Covid-19

Ces traitements de substitution, en plus d'être à l'origine de plusieurs effets indésirables sur l'organisme, peuvent également marquer le début d'une addiction.

Les autorités sanitaires ont pris le problème à bras-le-corps. Ce mercredi, après la diffusion ces derniers jours de plusieurs études qui constataient que les fumeurs étaient sous-représentés parmi les malades graves du Covid-19, Oivier Véran et Jérôme Salomon ont souhaité contre-attaquer...et au passage faire de la prévention. 

Dans l'après-midi, c'est en premier lieu le ministre de la Santé qui, devant le Sénat, a abordé le sujet. Après avoir qualifié de "pistes intéressantes" ces études, Olivier Véran a tenu à déconseiller aux non-fumeurs la tentation de l'auto-médication, en particulier avec d'éventuels traitements de substitution qui contiennent de la nicotine. 

"Attention de pas mettre un patch de nicotine si on n'est pas fumeur", a-t-il expliqué, soulignant le fait que ces derniers n'étaient en aucun cas protecteurs contre la maladie. 

"Effets secondaires"

Plus tard dans la journée, c'est le Directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, qui lui a emboîté le pas. A l'image d'Olivier Véran, ce dernier a également appelé les Français à ne pas utiliser de patch de nicotine s'ils ne sont pas eux-même fumeurs. 

"Ceux qui ne fument pas ne doivent absolument pas en utiliser, car il existe beaucoup d'effets secondaires: vomissements, malaises, et addictions", martèle-t-il. 

D'autres effets indésirables pourraient subvenir, tels que des démangeaisons locales voire des altérations du sommeil. De plus, autre danger de l'auto-médication, l'ANSM rappelle que l'interaction avec d'autres médicaments peut également être problématique. 

Des tests vont débuter 

Quant à la question de l'effet de la nicotine, les études réalisées à ce sujet restent selon lui "observationnelles" et doivent encore être confirmées scientifiquement. Il a admis qu'une piste étudiée était intéressante, celle de la nicotine qui rentrerait en compétition avec le Covid-19, et empêcherait son installation dans l'organisme. 

Ainsi, des essais préventifs et thérapeutiques vont être entrepris avec des patchs. Dès le feu vert final obtenu, ces derniers vont être administrés à des dosages différents dans trois essais, à l'hôpital de La Pitié-Salpêtrière à Paris: en préventif à des soignants, pour voir si cela les protège; en thérapeutique à des patients hospitalisés en médecine, pour tenter de diminuer leurs symptômes; et enfin à des patients graves en réanimation, détaille le Pr Amoura.

Pour autant, il a également rappelé que le tabac reste un véritable danger, en particulier dans cette période. 

"Les fumeurs ont des formes graves de Covid-19, et les dégâts peuvent allonger la durée des soins et augmenter la mortalité. Nous déconseillons la prise de nicotine. Le tabagisme est le tueur numéro un en France", conclut-il.
Hugo Septier