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Coronavirus: comment fonctionne le TGV médicalisé, mobilisé pour évacuer des patients du Grand-Est?

Dans le cadre de cette mission hors-normes, les patients seront entourés d'une équipe médicale digne d'un hôpital.

Vu de l'extérieur, il s'agit d'un simple TGV. Pourtant, ce train, qui doit évacuer ce jeudi matin vingt patients infectés par le coronavirus vers l'Ouest du pays afin de soulager les hôpitaux alsaciens totalement saturés, est en réalité équipé comme un petit hôpital.

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"Comme dans un service de réanimation classique"

À bord, près de 200 bouteilles d'oxygène et des lits médicalisés épauleront une équipe de soignants sur le pied de guerre afin de mener cette mission à bien. 

"Chaque voiture va être composée d'une équipe de réanimation qui va être indépendante. Au sein de chaque voiture, on va pouvoir positionner quatre patients, qui vont être sur des boxes séparés et chaque box va être équipé du matériel de réanimation comme il le serait dans un service de réanimation classique", détaille auprès de BFMTV Christelle Dagron, médecin au Samu du Paris.

Dans ces cinq voitures, l'équipe médicale sera constituée d'un médecin anesthésiste-réanimateur, d'un interne, d'un infirmier anesthésiste et de trois infirmiers, détaille de son côté la Direction générale de la Santé (DGS). Au total, une cinquantaine de personnes, en incluant les logisticiens, sont présents à bord, avec des soignants issus es CHU de Nantes et d'Angers ainsi que de l'AP-HP Paris.

"Cela n'a jamais été fait"

Cette évacuation avait été annoncée mardi par Olivier Véran, et permettra de disperser les malades vers quatre établissements des Pays de la Loire, région actuellement moins touchée par l'épidémie: Nantes, Angers, Le Mans et La-Roche-sur-Yon. Le ministre de la Santé avait d'ailleurs souligné que cette mission constituait une "première en Europe."

Il est rejoint dans sa réflexion par Lionel Lamhaut, médecin et responsable du projet, qui auprès de BFMTV: "La complexité c'est que cela n'a jamais été fait avec des vrais patients avant cette opération-là", souligne-t-il.

"On avait déjà conceptualisé un exercice, qu'on avait appelé 'Chardon', il y a à peu près un an, on avait déjà travaillé avec le Grand-Est pour faire une évacuation de victimes", détaille-t-il encore. 

Des agents de la SNCF "volontaires"

De son côté, la SNCF a immédiatement été partenaire de ce type d'opération. 

"Les agents sont tous volontaires pour cette opération, c'est notre mission de service public d'aider la nation pour des opérations particulières comme celles-ci", explique, toujours sur BFMTV, Jean-Philippe Martin, directeur du technicentre est-européen à la SNCF.

Le Grand-Est dans une situation délicate

Il faut dire que dans le Grand-Est, la situation reste préoccupante. Il s'agit de l'une des régions les plus touchées par le coronavirus depuis qu'un vaste rassemblement évangélique a réuni quelque 2000 personnes fin février. Plusieurs étaient porteuses du virus sans le savoir et ont ensuite essaimé la maladie partout à travers la France. Au total, 5479 cas ont été recensés dans l'ensemble de la région.

Afin de soulager les établissements de santé locaux, plusieurs opérations d'évacuation de patients ont été conduites par un Airbus de l'Armée de l'air vers d'autres hôpitaux en France, une première également. D'autres ont été organisées par hélicoptère vers des pays limitrophes, notamment l'Allemagne.

Autre première, là encore à Mulhouse: un hôpital militaire de campagne, visité mercredi par Emmanuel Macron, a été déployé cette semaine au pied de l'hôpital civil afin de prendre en charge une trentaine de ses patients.

Hugo Septier avec AFP