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Santé

Convocation, titre de transport... Les nouvelles mesures du gouvernement pour guider les plus âgés vers la vaccination

Une infirmière vaccine une personne âgée le 20 janvier 2021 à Quimper

Une infirmière vaccine une personne âgée le 20 janvier 2021 à Quimper - Fred TANNEAU © 2019 AFP

Ce mardi, tandis que 11% des 75 ans et plus et 15% des personnes âgées de plus de 80 ans n'ont pas achevé leur vaccination, le ministère de la Santé a annoncé l'intégration de deux mesures supplémentaires à son dispositif "Aller vers". L'objectif de ce dernier est de faciliter la vaccination des publics les plus âgés, diminués et isolés.

Certes, les chiffres sont conséquents, mais ils laissent apercevoir, en creux, une marge de progression importante. D'autant moins négligeable qu'elle concerne un public particulièrement vulnérable au virus, et particulièrement fragile une fois exposé à ses formes les plus sévères. Ainsi, afin de doper la vaccination des plus âgés, des plus faibles et des plus isolés, le gouvernement a dit ce mardi son intention de compléter son dispositif "Aller vers" de deux nouvelles mesures. L'envoi direct d'une convocation à un créneau de vaccination courrier assorti d'un titre de transport jusqu'au centre - pour l'une, et un système d'accompagnement plus personnalisé chapeauté par La Poste pour l'autre.

Ce mardi, lors de son briefing hebdomadaire à destination de la presse, le ministère de la Santé a déclaré que la couverture vaccinale atteignait désormais 85% des personnes âgées de 80 ans et plus (soit une hausse de 0,4% en une semaine). Il faut toutefois noter, comme le montrent les statistiques arrêtées le dimanche 29 août au soir disponibles sur le site du ministère, qu'on parle ici de personnes ayant reçu au moins une dose. Pour cette tranche d'âge, le pourcentage des individus ayant achevé leur schéma vaccinal parvient tout de même à 81% de la population-cible. Toujours en se fiant aux chiffres officiels mis en ligne, 89% des plus de 75 ans se sont vus administrer au moins une piqûre et ils sont 85% à avoir satisfait aux deux.

15% des plus de 80 ans pas vaccinés

La rue de Ségur a profité de son briefing pour compléter ces données... ou plutôt révéler leur envers: car ce sont 4% des 70-79 ans qui n'ont toujours pas prêté leur deltoïde à l'aiguille du soignant pour la moindre piqûre et donc, 15% des plus de 80 ans. Soucieux de remédier à cette situation, l'exécutif veut désormais étoffer son dispositif baptisé "Aller vers".

Cornaqué conjointement par la Caisse primaire d'Assurance Maladie et les agences régionales de Santé, celui-ci a pour objectif de faciliter le plus possible la vaccination des publics à la fois les plus faibles - du fait de leur âge le plus souvent - et les plus fragiles face au Covid-19, ou encore des segments les plus isolés ou les moins informés. La logique poursuivie par "Aller vers" est double: soit on accompagne au mieux les individus vers la vaccination, soit celle-ci vient à leur rencontre.

C'est dans cet ordre d'idées, par conséquent, que le ministère de la Santé a choisi de déployer deux initiatives nouvelles. La première va consister en l'expédition, par l'Assurance Maladie, d'une convocation à un rendez-vous de vaccination, comportante, date, créneau et adresse, le tout assorti d'un titre de transport.

La seconde repose sur un ressort plus informel... et sur les facteurs. Les postiers auront pour mission de demander à leurs usagers de plus de 80 ans non-vaccinés de leur citer les obstacles les freinant dans leur démarche. Selon la nature de la réponse, un rendez-vous sera pris, une prise de contact avec l'Assurance Maladie proposée ou un infirmier se rendra directement au domicile du patient.

Plus d'un million de personnes vaccinées grâce à "Aller vers"

Ce déplacement d'un soignant à domicile fait, du reste, déjà partie de la batterie de mesures existantes. En plus de celle-ci, "Aller vers", lancé le 31 mars dernier initialement, s'articule autour de la mise sur pied de centres de soins éphémères, du déploiement d'unités mobiles, de la prise en charge de transports en commun vers les lieux de vaccination.

D'après le ministère de la Santé ce mardi, cette série d'efforts a permis la vaccination de plus d'un million de personnes, et plus de 3400 opérations ont ciblé sous ce pavillon les populations les plus précaires au plan sanitaire.

Margaux de Frouville avec Robin Verner