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Contrôles renforcés à la frontière franco-allemande: une décision "brutale" pour les élus du Grand Est

Jean Rottner, actuel président de la région Grand Est, le 10 octobre 2017 à Metz

Jean Rottner, actuel président de la région Grand Est, le 10 octobre 2017 à Metz - JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN © 2019 AFP

Le président de la région du Grand Est assure que les chiffres de l'épidémie en Moselle sont stables et estime que "les choses auraient pu être gérées différemment pendant quelques temps".

Plusieurs élus du Grand Est, dont le président (LR) de la région Jean Rottner, ont dénoncé ce dimanche la "brutalité" de la décision de Berlin qui entend renforcer les contrôles à la frontière française face à la prolifération de variants du Covid-19 en Moselle.

"On a été surpris à la fois de la soudaineté et de la brutalité" de cette décision, a souligné Jean Rottner.

A partir de mardi à 00h00, un test, PCR ou antigénique, avec prélèvement de moins de 48 heures, sera obligatoire sans aucune exception pour pénétrer en Allemagne depuis la Moselle, a annoncé ce dimanche la préfecture de ce département dans un communiqué.

Des chiffres stables

Depuis des semaines, "on essayait de bâtir quelque chose d'inédit au niveau d'un espace de coopération européen et on se fait rattraper par une position qui est plutôt une position centrale allemande", a-t-il déploré. "Les chiffres de la Moselle aujourd'hui sont stables" même si "c'est largement au-dessus de ce qu'accepte l'Allemagne" avec "une prévalence très haute, plus de 300 cas pour 100.000 habitants", a-t-il reconnu. "Mais les choses sont plutôt maîtrisées", a insisté le président de la région Grand Est.

"Je comprends parfaitement les inquiétudes de l'Allemagne", a toutefois ajouté Jean Rottner qui les juge "légitimes" même s'il estime que "les choses auraient pu peut-être être gérées encore différemment pendant quelques temps".

Quoi qu'il en soit, a-t-il poursuivi, "il ne faut pas de files d'attentes aux postes de douane" que franchissent chaque jour quelque 16.000 travailleurs frontaliers mais plutôt "des contrôles plus en profondeur, réguliers, éventuellement des patrouilles mixtes franco-allemandes".

"Cette décision a été prise de manière assez brutale et assez inattendue", a abondé le député de Moselle (LaREM) Christophe Arend.

"Comité de coopération transfrontalière extraordinaire"

"Avec mon homologue allemande, co-présidente du bureau de l'Assemblée parlementaire franco-allemande, nous avons demandé à nos secrétaires d'État aux Affaires européennes respectifs de convoquer dès lundi un comité de coopération transfrontalière extraordinaire", a-t-il indiqué.

Selon lui, "il faut clarifier la situation et se mettre d'accord sur la possibilité de faire du test antigénique et pas seulement les tests PCR" pour autoriser les passages de la frontière. Le député a souligné les conséquences potentielles de la décision de Berlin pour les élèves et étudiants des deux pays qui sont "amenés à traverser cette frontière quotidiennement".

Pour la députée (LaREM) de Moselle Hélène Zannier aussi, "la priorité, ce sont les frontaliers". "Ce qui a étonné, dans la décision de Berlin, c'est sa soudaineté, même s'il y avait des bruits et si on était déjà attentifs", a-t-elle relevé de la même manière.

AL avec AFP