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Contre la pollution à l'ozone, les mesures sanitaires qui s'imposent

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Plusieurs régions connaissent des pics de pollution à l’ozone en raison des fortes chaleurs. Le rayonnement solaire favorise en effet la formation dans l’air de ce polluant atmosphérique nocif pour la santé. Les populations les plus fragiles doivent appliquer certaines recommandations sanitaires.

Alors que la France fait face depuis le début de la semaine à des températures caniculaires, qui persistent ce vendredi dans le Sud-Est, certaines régions sont qui plus est touchées par un phénomène concomitant: la pollution de l'air à l'ozone. En effet, des niveaux élevés de concentration d’ozone ont été constatés depuis le début de la semaine en Île-de-France, dans le Grand-Est, en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, en Normandie, dans le Centre-Val de Loire, dans les Pays de la Loire et en Auvergne-Rhône-Alpes.

Ces derniers jours, toutes les conditions météorologiques étaient réunies pour favoriser l'apparition de ces épisodes: une température élevée, une faible teneur en humidité, une faible vitesse des vents et une longue durée d'ensoleillement. La pollution à l'ozone est différente de celle aux particules fines car ces deux polluants n'appartiennent pas à la même famille. Les particules fines sont un polluant primaire, issu directement de sources de pollution (trafic routier, chauffage).

L'ozone, comme le dioxyde d'azote, est considéré comme un polluant secondaire, c'est-à-dire qu'il n'est pas directement rejeté dans l'atmosphère mais provient de réactions chimiques de gaz entre eux. Il est formé à partir de réactions chimiques entre les oxydes d’azote (NOx) et les composés organiques volatils (COV), sous l’effet du soleil. Ces derniers sont en revanche émis par les activités humaines ou par des sources naturelles.

Une pollution au caractère oxydant

Contrairement aux particules fines, l'ozone est présent à l'état naturel dans l'atmosphère: il a un rôle protecteur dans la stratosphère (située de 12 à 50 km au dessus du sol) car la couche d’ozone intercepte la majeure partie (plus de 97%) des rayons ultraviolets. Mais le ministère de la Santé précise qu'il "est nocif pour la santé humaine, les animaux et les végétaux, dans les basses couches de l’atmosphère du fait de son caractère oxydant." 

Ce gaz irritant peut en effet pénétrer profondément dans l'appareil respiratoire et provoquer une réaction inflammatoire bronchique au niveau cellulaire, d’où une toux sèche et une gêne respiratoire (oppression, essoufflement). "Des effets cardiovasculaires sont également constatés. Chez des enfants asthmatiques, la hausse des niveaux d’ozone peut provoquer une augmentation de la fréquence des crises d’asthme.", indique le ministère de la Santé.

Comme pour les pics de pollution classiques, des recommandations s'appliquent lorsque le seuil "d’information et de recommandation" (180 µg/m³ en moyenne horaire) est dépassé. Ce dernier correspond au niveau à partir duquel une exposition de courte durée présente un risque pour la santé des populations vulnérables (femmes enceintes, personnes âgées, personnes ayant des malades respiratoires…). Dans ce cas, le préfet émet des recommandations pour réduire les émissions.

Où se renseigner sur la qualité de l'air?

Ces personnes comme les asthmatiques, de même que celles qui se reconnaissent comme sensibles lors des pics, sont invitées à limiter les sorties l'après-midi car, encore une fois, l'ozone est provoqué par la lumière solaire. Il est également recommandé d'éviter les activités physiques et sportives intenses en plein air, car cela augmente les effets de l'ozone en raison des volumes d'air inhalés.

En cas de symptômes (essoufflement, sifflement, palpitations), il ne faut pas hésiter à prendre conseil auprès d'un pharmacien ou d'un médecin. Ces mêmes recommandations s'appliquent à toute la population lorsque le seuil "d’alerte" fixé pour l’ozone (240 µg/m³ en moyenne horaire) est dépassé. Quant aux nourrissons, il est possible de maintenir des sorties à l’extérieur mais il est recommandé de les éviter aux moments de la journée où le niveau de pollution est le plus élevé.

Par ailleurs, il est possible de se préparer à l'apparition de ces pics car dans chaque région se trouve une association agréée de surveillance de la qualité de l’air (AASQA) qui informe en temps réel de la qualité de l’air et des éventuels épisodes de pollution. Au niveau national, le ministère de l'Ecologie indique que les mesures préfectorales sont consultables sur le site des préfectures et sur l’outil "Vigilance atmosphérique" et que le site www.prevair.org fournit des cartes de prévisions de la qualité de l’air à trois jours.

Alexandra Bresson