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Comment diagnostiquer la maladie coeliaque?

Le gluten est une protéine de réserve contenue dans certaines céréales.

Le gluten est une protéine de réserve contenue dans certaines céréales. - iStock

La maladie coeliaque ou intolérance au gluten est une pathologie qui reste mal dépistée, souvent en raison de symptômes atypiques et variables selon les patients. Le seul moyen de s'en assurer consiste à l'éliminer complètement de son alimentation, après avoir établi avec certitude un diagnostic précis.

La maladie cœliaque est une entéropathie inflammatoire chronique auto-immune provoquée par un antigène alimentaire, la gliadine du gluten (fraction protéique de céréales). Concrètement, il s'agit d'une intolérance permanente à une protéine du gluten, substance contenue dans certains produits céréaliers, qui provoque une destruction des villosités de l’intestin grêle. Il s’ensuit une malabsorption des nutriments, en particulier du fer, du calcium et de l’acide folique.

Selon l’Association Française Des Intolérants Au Gluten (AFDIAG), une personne sur 100 peut développer cette maladie en Europe. "En France, seulement 10 à 20% des cas seraient aujourd’hui diagnostiqués", affirme-t-elle. Chez les personnes concernées, les signes de la maladie peuvent être la diarrhée et un amaigrissement inquiétant. Mais elles peuvent aussi présenter des symptômes peu caractéristiques (crampes musculaires, stomatite aphteuse, ostéoporose, anémie), dont le nombre et l’intensité varient d’une personne à l’autre.

La maladie coeliaque, également appelée intolérance au gluten ne doit pas être confondue avec l'allergie au gluten: la première peut passer inaperçue, apparaître de manière progressive et s’installer dans la durée quand la deuxième provoque des symptômes d'allergie alimentaire qui surviennent immédiatement après l’ingestion de gluten, considérée comme allergène. Le seul traitement de la maladie cœliaque consiste à suivre un régime sans gluten à vie car il n’existe aucun traitement médicamenteux.

Les analyses sanguines sont indispensables

Mais les personnes qui pensent être intolérantes ne doivent pas le supprimer de leur alimentation avant d'avoir réalisé des examens indispensables au diagnostic. Ce dernier repose sur des analyses sanguines et si besoin une biopsie de l'intestin grêle. En premier lieu, plusieurs types d'anticorps sont recherchés: des anticorps anti-transglutaminase (anti-tTG-IgA) et/ou anti-endomysium (EMA).

"S’ils sont absents, l’intolérance au gluten est peu probable. À l’inverse, la présence de ces anticorps renforce l’hypothèse d’une maladie cœliaque.", indique l'Assurance maladie. Le diagnostic est confirmé grâce à une biopsie de l’intestin grêle qui doit être effectuée avant toute mise au régime sans gluten. Un examen qui consiste à prélever des fragments de tissu sur la partie de l’intestin grêle la plus proche de l’estomac et dont les résultats permettent de déceler ou non des lésions.

"Toutefois, lorsque les symptômes de la maladie sont présents, que les anticorps spécifiques sont élevés, il est possible que les biopsies intestinales ne soient pas demandées.", ajoute l'Assurance maladie. Enfin, une fois le diagnostic posé, un dernier bilan est nécessaire: des examens pour rechercher des anémies et pour mesurer la densité osseuse à la recherche d'une ostéoporose. C'est après cette confirmation qu'il est recommandé d’apprendre à reconnaître les aliments consommables et ceux à proscrire.

Quand commencer un régime sans gluten?

"Le diagnostic définitif de la maladie cœliaque est posé après régression de l’atrophie des villosités intestinales et/ou la disparition des symptômes cliniques, à la suite d’un régime sans gluten", atteste la Haute Autorité de Santé. Malgré un protocole de diagnostic bien établi par cette dernière, des progrès restent à faire dans ce domaine car "80% des sujets atteints ne sont pas diagnostiqués du fait de symptômes mineurs ou de formes asymptomatiques (par exemple: carence en fer uniquement)", souligne l'AFDIAG.

Or, les personnes atteintes mais non diagnostiquées, qui ne suivent donc pas un régime sans gluten sont exposées à terme à des risques élevés de cancers du tube digestif, des voies aérodigestives supérieures et du foie, de stérilité et de maladie auto-immune. A l'inverse, celles qui adoptent un régime alimentaire sans gluten bénéficient de la disparition de leurs symptômes en quelques semaines, de la guérison des tissus intestinaux endommagés et de la réduction des risques de complications.

L'AFDIAG explique également qu'il existe depuis quelques années un nouveau type de population, des personnes testées non cœliaques et non allergiques, mais qui affirment se sentir mieux si elles ne mangent plus de gluten. On parle alors de sensibilité ou hypersensibilité au gluten non cœliaque, pour laquelle il n’existe pas à ce jour de cause scientifique clairement établi et où le rôle du gluten reste à démontrer.

"Il y a donc de plus en plus de personnes qui mangent sans gluten, mais paradoxalement, ce ne sont pas forcément celles dont il est prouvé qu’elles ont besoin de suivre un régime", conclut l'association. Les personnes qui le pratiquent, à la suite d'un diagnostic ou non, excluent tous les produits contenant une variété de blé (blé dur, épeautre, kamut), de l'orge et du seigle. Ainsi, elles ne consomment pas de pain, pâtes, biscuits ou même de charcuterie et de sucre glace, car plusieurs aliments en dissimulent.

Alexandra Bresson