"Clostridium difficile": 41 personnes contaminées à Marseille

L'agence régionale de santé se veut rassurante: la bactérie ne serait pas seule responsable des trois décès qui lui sont attribués.

La "bactérie mutante" ou "bactérie tueuse" a suscité l'émoi dans les Bouches-du-Rhône ces dernières semaines. Le "clostridium difficile 027" a touché 41 personnes depuis mars 2013, dont "quatre restent atteintes" aujourd'hui, a indiqué l'Agence régionale de santé dans un communiqué. Six établissements sanitaires et médico-sociaux de Marseille et ses alentours ont été concernés, selon le décompte de l'ARS.

Mais pire, la bactérie est accusée d'être à l'origine de trois décès. Ce qui n'est, cependant, pas scientifiquement établi, nuance l'ARS. "On ne sait pas établir le lien de causalité entre les décès et le clostridium", indique à France 3 Provence le professeur Didier Raoult, du laboratoire de bactério-virologie de l'hôpital de La Timone à Marseille (Bouches-du-Rhône). En effet, les personnes âgées décédées après une infection au "clostridium difficile" étaient atteintes d'autres pathologies.

Souche mutante résistante

Quoi qu'il en soit, des mesures sanitaires ont été prises "pour limiter la diffusion du germe" dans les maisons de retraite et les hôpitaux concernés. Les malades sont isolés et des mesures d'hygiène particulières sont mises en place.

Le "clostridium difficile 027" est une souche mutante particulièrement résistante du clostridium difficile, bactérie responsable de diarrhées et d'infections du colon, indique le site de l'INVS (institut national de veille sanitaire). "Cette souche est particulièrement contagieuse", indique Sciences et Avenir qui précise qu'elle touche principalement les personnes âgées après un traitement antibiotique.

Le dépistage de la bactérie est facile et toute personne contaminée doit être orientée vers les 35 places en isolement proposées par les hôpitaux marseillais. Le traitement passe par une réhydratation intensive, un traitement antibiotique adapté et peut parfois nécessiter une intervention chirurgicale.

Des mesures d'hygiène strictes restent néanmoins la meilleure des préventions.

V.D.