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Citrouilles, potirons... Attention, certaines courges "amères" peuvent provoquer des intoxications

Citrouille, potiron, potimarron, pâtisson, courgette... les espèces et les variétés de courge sont nombreuses.

Citrouille, potiron, potimarron, pâtisson, courgette... les espèces et les variétés de courge sont nombreuses. - Hans - pixabay

Malgré leur apparence, toutes les courges ne sont pas comestibles. Certaines, dites "amères" à l'image de leur goût, peuvent être à l'origine d'intoxications alimentaires, "parfois graves", prévient l'Anses.

En cette journée d'Halloween, les citrouilles, potimarrons et autres variétés de courges orneront les pas-de-porte et régaleront les papilles. Si la décoration n'est pas un problème, il faut faire attention aux légumes que nous mettons dans nos assiettes.

"Toutes les courges ne sont pas comestibles", rappelle comme chaque année l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), dans un communiqué publié ce mardi 31 octobre.

Non seulement, certaines ne sont pas comestibles mais elles sont surtout toxiques. Appelées des courges "amères", elles contiennent des cucurbitacines, "des substances très irritantes et amères" "naturellement fabriquées pour repousser les insectes prédateurs" comme les chenilles, explique l'agence de sécurité sanitaire.

Vomissements, diarrhées sanglantes, perte de cheveux

Ces substances qui persistent à la cuisson peuvent être responsables, rapidement après l’ingestion, de divers symptômes. Comme des douleurs digestives, des nausées, des vomissements, des diarrhées parfois sanglantes, "voire des déshydratations sévères nécessitant une hospitalisation".

Les courges amères pourraient aussi être à l'origine d'une perte de cheveux, d'après une étude menée par le docteur Philippe Assouly, dermatologue à l’hôpital parisien Saint-Louis et publiée dans la revue médicale américaine JAMA en 2018.

Une habitante de Grenoble racontait la même année dans les colonnes du Parisien, avoir fait les frais de cette alopécie déclenchée par la dégustation d'un butternut.

"La toxine a attaqué mes cheveux dans le bulbe", expliquait-elle.

Attention aux courges décoratives et aux courges sauvages

Pour éviter toute intoxication, il est d'abord essentiel de ne pas confondre les courges comestibles avec les courges ornementales, à la même apparence, comme les coloquintes, "toutes considérées comme toxiques", note l'Anses.

Les coloquintes, appréciées pour leur fonction décorative, sont vendues dans le commerce, et parfois au rayon fruits et légumes. Il faut donc bien consulter l'étiquette du produit, ou en cas de doute, demander à un vendeur.

Il ne faut pas consommer de "courges sauvages", poussées spontanément, et faire attention à celles cultivées dans le potager familial. Certaines peuvent devenir impropres à la consommation lorsqu'elles cohabitent avec des variétés amères dans un même potager ou dans des potagers voisins. Cette hybridation peut aussi être due à l'utilisation des mêmes graines de semence d'années en années.

À chaque nouvelle semence dans le potager, il convient d'acheter de nouvelles graines et ne pas récupérer les graines des récoltes précédentes.

Étant donné que les courges amères ont la même apparence que les courges comestibles, il est nécessaire avant toute préparation de goûter un petit morceau de courge crue, sans l'ingérer, afin de voir si le goût est amer. Si c'est le cas, il faut recracher le légume et le jeter. Une courge comestible a un goût neutre ou légèrement sucré.

En cas de signes d'intoxications, il faut appeler un centre antipoison, et en cas de toute urgence médicale, appeler le 15 ou le 112.

Juliette Brossault