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Cigarettes électroniques: la France renforce sa vigilance et met en place une "veille spécifique"

Personne en train de vapoter sur une cigarette électronique

Personne en train de vapoter sur une cigarette électronique - Joe Raedle/Getty Images/AFP

Alors que l'Inde et deux Etats des États-Unis ont interdit les cigarettes électroniques, la France n'a pas modifié ses règles, mais met en place une surveillance accrue concernant les cas de pneumopathies sévères potentiellement liés au vapotage.

En Inde, et dans deux États des États-Unis, les cigarettes électroniques viennent d'être interdites à la commercialisation. Outre-Atlantique, l'interdiction a été mise en place après que plus de 400 utilisateurs de cigarette électronique ont présenté récemment de sérieux problèmes pulmonaires. Sept sont morts.

"À ce jour, en France, aucun signalement de cas similaires à ceux décrit​s par les CDC [centres pour le contrôle et la prévention des maladies, ndlr] américains de pathologies pulmonaires aiguës en lien avec l’utilisation de e-cigarettes", a déclaré la Direction Générale de la Santé à BFMTV.

Toutefois, Santé Publique France élabore actuellement un dispositif de signalement des cas de pneumopathies sévères liés au vapotage, en cas d'alerte du même type dans le pays.

Quel dispositif mis en place?

D'après les informations fournies à BFMTV, il s'agit d'un "dispositif de signalement des cas de pneumopathies [infection des poumons ou du système respiratoire, ndlr] sévères survenues chez des utilisateurs de dispositifs électroniques de vapotage".

Il permettra rapidement de "décrire les caractéristiques épidémiologiques, cliniques et toxicologiques des cas, si possible de la composition des produits consommés, afin d’identifier la ou les causes de ces cas de pneumopathies sévères".

Pour ce faire, les signalements de pathologies pulmonaires graves prises en charge dans les hôpitaux seront surveillés. Le dispositif s'appuiera sur la société de pneumologie de langue française, la société de réanimation de langue française et la société française de médecine d’urgence

La surveillance concerne également le dabbing, décrit comme "un procédé d’inhalation d’une petite quantité de concentrés - de cannabis ou d’autres substances - en utilisant une pipe à eau", aussi appelé "bang". Aux États-Unis, un dénominateur fréquent des malades est qu'ils avaient vapoté des produits contenant du THC, la substance active du cannabis.

Différences entre les États-Unis et la France

Toutefois, la Direction Générale de la Santé précise que les conditions de distribution des cigarettes électroniques en France, et dans l'Union Européenne, ne sont pas les mêmes qu'aux États-Unis. Par exemple, les normes européennes établissent un taux maximal de quantité de nicotine dans un flacon, quantité bien plus élevée dans certains produits américains.

"Par ailleurs, en France, comme le prévoit la législation européenne, certains additifs (dont les vitamines) pouvant se retrouver dans la composition des e-liquides, sont interdits", précise la DGS.

Aux États-Unis, la cause de l'explosion des maladies pulmonaires n'a pas encore été trouvée. Une piste concerne une huile de vitamine E. Les recharges impliquées ont des emballages très colorés et apparaissent sous le nom de Dank Vapes, appellation qui ne correspond apparemment à aucune entreprise légitime mais se distribue dans la rue et sur internet. Le mort de l'Oregon, en revanche, avait acheté son produit dans un dispensaire de cannabis légal.

Salomé Vincendon