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Santé

Chute mortelle d'un collégien après un vaccin contre le papillomavirus: l'ARS affirme qu'il n'y a pas eu de "dysfonctionnement"

Une infirmière injecte une dose du vacccin contre le papillomavirus à un élève lors d'une campagne de vaccination dans un collège près de Rennes, le 9 octobre 2023

Une infirmière injecte une dose du vacccin contre le papillomavirus à un élève lors d'une campagne de vaccination dans un collège près de Rennes, le 9 octobre 2023 - Damien MEYER

Le jeune adolescent, scolarisé en 5e dans un collège d'Herblain, près de Nantes, est mort fin octobre. Peu après s'être fait vacciner contre le papillomavirus, il avait fait un malaise, puis une chute, causant un traumatisme crânien.

L'enquête administrative ouverte après la mort fin octobre d'un collégien qui a fait un malaise puis une chute après avoir été vacciné contre le papillomavirus près de Nantes, n'a pas relevé de "dysfonctionnement sur l'organisation de la campagne de vaccination", affirme l'Agence régionale de santé (ARS) dans un communiqué paru ce vendredi 24 novembre. L'ARS déplore un "dramatique accident".

Une "chute lourde" après la vaccination

"L'enquête ne relève pas de dysfonctionnement sur l'organisation de la campagne de vaccination, sur la préparation du Centre fédératif prévention dépistage (CFPD 44), (...) ou sur le circuit de distribution et de mise à disposition des vaccins qui aurait été la cause de l'accident ayant conduit au décès du jeune garçon", indique l'ARS des Pays de la Loire dans un communiqué.

Fin octobre, un élève de 5e du collège Saint-Dominique à Saint-Herblain près de Nantes, en Loire-Atlantique, avait fait un malaise puis une "chute lourde", quinze minutes après avoir été vacciné, chute qui avait provoqué un traumatisme crânien.

Hospitalisé au CHU de Nantes, l'état de l'adolescent s'était dégradé les jours suivants et il était décédé.

"Des éléments" encore à "approfondir"

L'enquête avait été ouverte il y a tout juste un mois, le 24 octobre, à la demande du directeur général de l'ARS. L'objectif était "d'établir les conditions de déroulement de la vaccination et de sa surveillance médicale dans l'établissement, ainsi que les conditions de la prise en charge médicale de l'enfant".

Pour autant, l'ARS préconise de mettre en place plusieurs recommandations, après la mort du collégien. Elle demande de "clarifier le rôle et les missions des différentes parties prenantes lors d’une séance de vaccination", de "mieux prévenir le risque de stress pour les jeunes", de "mobiliser pleinement l’équipe de vaccination pour la vaccination et la surveillance médicale post-vaccination, dans une relation de confiance avec le jeune" et enfin de "compléter certains process de l’équipe de vaccination".

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Par ailleurs, l'ARS estime, dans son communiqué, que des recherches supplémentaires sont nécessaires concernant les circonstances du décès du collégien. "Des éléments doivent encore être approfondis sur les conditions de déclenchement des secours et de prise en charge du jeune garçon après sa chute", ajoute ainsi l'agence, en précisant que son directeur général va missionner l'Inspection générale des affaires sociales sur ce point.

Pas de contre-indication pour la poursuite de la vaccination

"Compte tenu des conclusions de la mission d'enquête administrative, la campagne de vaccination en Pays de la Loire peut se poursuivre", estime en conclusion l'autorité de santé.

Le parquet de Nantes avait de son côté ouvert une enquête pour homicide involontaire.

L'autopsie a confirmé que "le décès du jeune homme est consécutif à un traumatisme crânio-cérébral", avait révélé le procureur de la République de Nantes Renaud Gaudeul. "Nous ne disposons aujourd'hui d'aucun élément permettant d'indiquer que le produit vaccinal lui-même est à l'origine du décès", avait-il ajouté.

Une campagne un temps suspendue

Après ce décès, la campagne de vaccination avait été suspendue en Loire-Atlantique le vendredi 20 octobre, veille des vacances scolaires. Elle avait repris à la rentrée du 6 novembre.

Le 14 novembre, l'Agence du médicament (ANSM) a préconisé que dans le quart d'heure suivant l'injection, les adolescents doivent rester allongés ou assis par terre adossés à un mur.

La campagne de vaccination de collégiens en classe de 5e contre les papillomavirus humains (HPV), à l'origine de nombreux cancers comme celui du col de l'utérus, a été lancée début octobre en France. Elle n'est pas obligatoire.

Juliette Desmonceaux avec AFP