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Santé

Chikungunya: les gestes à adopter pour s'en protéger

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- - iStock - lydiabilby

Deux cas de chikungunya ont été récemment déclarés dans le Var, des personnes résidant à proximité l'une de l'autre. Si un dispositif de lutte contre le moustique tigre et de surveillance des maladies virales transmises par ce dernier est activé chaque année, tout le monde peut se mobiliser pour éviter sa prolifération.

Après un premier cas autochtone de chikungunya annoncé dans le département du Var début août, un second cas vient d'être confirmé, selon le journal Var Matin. Cette deuxième personne touchée vit dans le même quartier que le premier malade et leurs résidences et les lieux qu'ils ont fréquenté ont été démoustiqués, fait savoir l'Agence régionale de santé (ARS) Paca.

Le chikungunya est une maladie virale transmise par les moustiques du genre Aedes, notamment Aedes aegypti et Aedes albopictus, aussi appelé "moustique tigre". Ces moustiques, qui ont la particularité de piquer pendant la journée, sont également des vecteurs majeurs du virus de la dengue et du Zika. Présent depuis des années en Asie, en Afrique, et dans l’océan Indien, le moustique tigre "s’est installé, depuis 2004, dans le sud-est de la France et est implanté dans 33 départements métropolitains.", indique l'Inpes*.

Le risque d’émergence de ces maladies est réel dans la région Paca comme en témoignent les 7 cas autochtones de dengue et 2 cas de chikungunya enregistrés depuis 2010. Outre le dispositif de démoustication et les actions de surveillance épidémiologique mis en place par les autorités sanitaires, la population reste le principal acteur de la lutte visant à limiter sa prolifération. Aussi, chacun peut se protéger soi-même et ainsi protéger ses proches en modifiant son comportement.

Eviter que le moustique ne prolifère

Le meilleur moyen de lutter contre la transmission du chikungunya consiste à se protéger contre les piqûres du moustique tigre et de ralentir sa reproduction en détruisant les gites larvaires les plus évidents. En premier lieu, il convient d'éliminer les eaux stagnantes, chez soi et autour de chez soi. "Les moustiques en ont besoin pour pondre leurs oeufs (qui se transforment ensuite en larves) et chaque moustique femelle peut pondre jusqu’à 250 oeufs tous les 2 jours.", affirme l'Inpes.

Il est donc nécessaire de mettre à l'abri et de vider les coupelles des plantes, ainsi que tout ce qui retient de petites quantités d’eau (jouets des enfants, mobiliers et décorations de jardin, pneus usagers…). En clair, tous les objets susceptibles de se remplir d’eau de pluie ou d’arrosage doivent faire l'objet d'une attention particulière sans oublier de nettoyer, une fois par semaine, les gouttières et de bâcher ou recouvrir d’une moustiquaire les réserves d'eau (fût, bidon, piscine).

"Attention aux gîtes naturels: creux d'arbres, bambous cassés dont chaque tige brisée devient alors un réceptacle., recommande l'ARS Paca. Ramassez les déchets verts, qui peuvent eux aussi devenir des récipients d’eau et abriter les œufs du moustique". Outre leurs lieux de reproduction, leurs lieux d'habitation doivent également être éliminés: débroussailler et tailler les herbes hautes, élaguer les arbres, ramasser les fruits tombés...

Comment se protéger des piqûres? 

Ces mesures doivent s'accompagner d'un autre geste de prévention essentiel pour les habitants de départements où vit le moustique tigre: se protéger des piqûres. "C’est également le meilleur moyen, lorsqu’on l’a attrapé, de ne pas propager la maladie: on évite ainsi d’infecter un moustique qui irait ensuite piquer une autre personne.", précise l'Inpes.

Il est donc conseillé de porter des vêtements amples et couvrants et d'appliquer sur sa peau et ses vêtements des produits anti-moustiques, surtout pendant la journée, conseillés par un pharmacien. A l'intérieur de la maison, des diffuseurs d'insecticides peuvent être utilisés, de même que la climatisation: les moustiques fuient les endroits frais.

Les voyageurs et les personnes vivant dans les zones les plus à risque peuvent également dormir sous des moustiquaires imprégnées d'insecticidepour tissus (il existe des moustiquaires à berceau pour les nouveau-nés). A noter qu'il n'existe actuellement aucun vaccin pour se protéger du chikungunya ou encore de la dengue.

En cas de symptômes évocateurs (forte fièvre, douleurs articulaires invalidantes), en particulier au retour d’un voyage en zone tropicale, il convient de consulter immédiatement un médecin traitant. Un geste qui leur permet par ailleurs de déclarer le cas à une Agence régionale de Santé afin de lui permettre de prendre si nécessaire des mesures de prévention et de protection de la population.

*Institut national de prévention et d'éducation pour la santé

Alexandra Bresson