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Santé

"Cela détruit ma vie": le témoignage d'une patiente dont l'implant contraceptif a migré vers les poumons

Une chambre d'hôpital. (Photo d'illustration)

Une chambre d'hôpital. (Photo d'illustration) - PHILIPPE HUGUEN / AFP

Une Lilloise de 25 ans témoigne auprès de France 3 et Europe 1 des complications subies depuis que son implant contraceptif a migré dans ses poumons. 30 cas ont été recensés en France en une vingtaine d'années.

De fortes migraines, des gênes respiratoires et des douleurs musculaires inexpliquées. Marine Bocquet, 25 ans, a raconté à France 3 Hauts-de-France et Europe 1 comment elle a compris que son implant contraceptif, posé dans le bras, avait migré jusqu'à ses poumons. Mais aussi les mois de galère depuis, face aux "médecins [qui] n'ont pas de solutions".

"Rien d'urgent"

Cette Lilloise, mère de deux enfants, explique avoir eu des symptômes trois semaines après la pose de son implant contraceptif, en juin. Elle consulte plusieurs praticiens, qui ne sont pas en mesure de détecter le problème. Marine Bocquet fait alors le lien avec son moyen de contraception et choisit de le retirer. Mais en palpant son bras, sa médecin "ne l'a pas trouvé".

"Elle m'a dit qu'il avait peut-être migré. Elle m'a proposé un scanner du bras mais il n'y avait rien d'urgent", explique-t-elle à France 3. Un second scanner montre que l'implant, qui se présente sous une forme de bâtonnet de 4 cm de long et 2 mm de diamètre, se trouve maintenant... dans le poumon.

En novembre, les médecins du centre hospitalier de Lille tentent de retirer l'objet lors d'une opération, sans succès. Un nouveau scanner permet de constater que l'implant s'est disloqué en cinq morceaux et que ces derniers se sont dispersés dans ses deux poumons. Depuis, les médecins ont renoncé à une nouvelle opération "trop risquée" car elle nécessiterait une ablation partielle des poumons. Mais ils ne sont pas non plus en mesure d'assurer que garder les cinq parties de l'implant dans son corps est sans risque.

"Je pensais qu'aujourd'hui les médecins pouvaient m'aider mais pour l'instant je ne sais pas trop. C'est pour ça que je vais vers d'autres hôpitaux, même s'il faut que j'aille plus loin, dans le sud pour me renseigner, j'irai jusqu'à temps que j'aie des réponses. Et qu'on peut m'aider", s'inquiète-t-elle.

30 cas en 18 ans

Le cas de Marine Bocquet n'est pas isolé. Début décembre, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé annonçait que 30 cas de migration d’implants Nexplanon dans l’artère pulmonaire lui ont été signalés depuis mai 2001. En 2017, le risque a été évalué à 3,17 cas pour 100.000 poses. Des risques auxquels la Lilloise assure ne pas avoir été préparée:

"Je n'étais même pas au courant", dénonce-t-elle, avant d'ajouter: "Je le vis mal. Cela détruit ma vie."

L’agence sanitaire n’a pas identifié de cause certaine, mais elle penche pour "une insertion trop profonde au moment de la pose", ce qui conduirait à positionner "l’implant directement dans un vaisseau sanguin". Deuxième scénario envisagé: une migration, bien après la pose, après un choc ou des mouvements répétés. 

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