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"Ce soir, je suis un peu down": le Pr Jean-Louis Teboul témoigne sur la situation à l'hôpital

Jean-Louis Teboul, chef de service médecine intensive et réanimation à l'hôpital Bicêtre (AP-HP) a fait part de son épuisement et alerte sur la tension hospitalière.

Fatigué. Invité ce jeudi soir sur BFMTV, le Pr Jean-Louis Teboul n'a pas caché une forme d'épuisement. Un état d'esprit partagé par une importante partie du personnel soignant, confronté depuis deux ans à une pandémie qui n'en finit pas.

"Ce qui est difficile c'est l'hôpital. Je ne vous cache pas que ce soir je suis peu down (fatigué, NDLR)", témoigne le chef de service médecine intensive et réanimation à l'hôpital Bicêtre (AP-HP) sur notre antenne. "Les urgences chez nous sont pleines de Covid et de non Covid. On est saturé au niveau des lits en réanimation et on a une forte saturation au niveau des lits de médecine", poursuit-il.

"On a des semaines difficiles"

À cette tension hospitalière s'ajoutent les problèmes chroniques de personnel pour Jean-Louis Teboul: "on ne sait pas trop comment faire pour arriver à prendre en charge tous les patients".

Alors que la France enregistre cette semaine un nombre record de cas de Covid-19, le chef de service espère un pic "pour bientôt, mais pour nous c'est plus tardif" à l'hôpital.

"On a des semaines difficiles. Dans l'état actuel des choses les gens sont épuisés, le personnel soignant est épuisé, nerveux... Ça va pas le faire", confie-t-il sur BFMTV.

"Ça craque franchement"

Tout en recommandant aux non-vaccinés de recevoir le sérum, le Pr Jean-Louis Teboul a appelé l'État à "se réveiller et réagir" face à la situation hospitalière.

"Ça craque, ça craque franchement", poursuit-il, "on est obligés de jouer aux équilibristes avec les lits, on est obligés de faire des soins dégradés"

Après avoir observé "un très fort élan et une forte mobilisation en mars 2020", le chef de service explique que celle-ci n'est pas réapparue au cours des dernières vagues: "ça s'est cassé après [...] les gens partis n'ont pas été remplacés, des gens ont fait des burnout, ont changé de profession, d'activité ou de région..."

"Il y a quelque chose qui s'est cassé il y a quelques mois et il faut vraiment une mesure urgentissime de revalorisation extrême", a-t-il plaidé enfin sur BFMTV, "il faut redonner le tonus."
Hugues Garnier Journaliste BFMTV