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Santé

Ce que change le décret sur le don d'ovocytes et de sperme

Avec ce nouveau texte, le don de gamètes est élargi aux hommes et femmes n'ayant pas d'enfants, sous certaines conditions. D'autres modifications ont été apportées, mais selon des spécialistes, cela ne va pas suffire.

Annoncé jeudi par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, l'élargissement du don de gamètes aux personnes n'ayant pas eu d'enfants devrait permettre de réduire l'attente des couples en attente un don. Un décret publié au Journal officiel ouvre en effet "la possibilité aux personnes n'ayant pas eu d'enfants de donner leurs gamètes". Mais selon certains scientifiques, ce n'est pas suffisant. 

Les donneurs pourront aussi utiliser leurs gamètes

Âge limite. Désormais, toutes les femmes âgées de 18 à 37 ans et les hommes âgés de 18 à 45 ans peuvent faire don de leurs ovocytes et spermatozoïdes. Ce décret, publié dans le cadre de la loi relative à la bioéthique, permettra aussi aux donneurs de bénéficier plus tard d'une partie de leurs dons, s'ils doivent bénéficier d'une assistance à la procréation. 

Les donneurs consultés. Chaque année, le donneur "dont une partie des gamètes a été conservée à son bénéfice" sera interrogé pour savoir "s'il maintient cette modalité de conservation", précise le texte. Avant de s'engager, les donneurs doivent aussi consulter un psychologue. 

Toujours pas d'indemnisation 

Rien ne change côté indemnisation. Contrairement à l'Espagne par exemple, les donneurs français ne perçoivent pas de compensation financière.

Objectif: doper le nombre de donneurs potentiels. Dans une interview à Ouest France, Marisol Touraine assure qu'il "nous faudrait 1.200 donneurs: 900 femmes, 300 hommes, or nous n'avons que 450 donc d'ovocytes et 260 de spermatozoïdes". Avec ces chiffres, les couples ayant recours à une AMP attendent en moyenne entre deux et trois ans.

"Une mauvaise réponse"

Mais pour Joëlle Belaïsch-Allart, vice-présidente du Collège national des gynécologues et obstétriciens français, citée par l'AFP, ce décret apporte "une mauvaise réponse à une bonne question, il est clairement insuffisant". Elle juge que "si on autorisait les femmes à congeler leurs ovules pour préserver leur fertilité future sans raison médicale, on pourrait résorber en cinq ans une grande part de la liste d'attente des couples demandeurs de dons d'ovules".

M.L. avec AFP