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CARTE INTERACTIVE - La France, divisée dans ses addictions

Les cartes mettent en avant de grandes disparités dans le territoire.

Les cartes mettent en avant de grandes disparités dans le territoire. - -

L'INPES a publié son Atlas des addiction, une cartographie sanitaire de la France basée sur les données de 2010 et 2005. Quel est le visage de la France au regard des produits psychoactif? BFMTV.com vous livre un portrait-robot.

La dernière étude cartographique de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), publiée le 7 novembre, a réservé quelques surprises et tordu le coup à quelques clichés. Non, la Bretagne n'est pas le gosier de la France. On y voit en revanche un territoire morcelé, aux différences très marquées.

Cette étude est particulièrement précise concernant la première addiction des Français: l'alcool. En moyenne, nous sommes 11% à en absorber quotidiennement, 17% à à en prendre massivement une fois par mois et 19%, une fois par an. En moyenne, car les disparités entre les territoires est flagrante. Ces cartes faites à partir des données de l'Inpes permettent de les mettre en valeur, en distinguant les régions à la consommation moyenne de celles à la consommation forte, ou modérée.

Sur les trois cartes, en rouge figurent les régions qui se trouvent au-dessus de la moyenne nationale, en orange celles qui sont dans la moyenne et en vert celles qui sont en-dessous. L'évolution par rapport à 2005 est prise en compte dans les couleurs, c'est pourquoi deux régions peuvent figurer de deux couleurs différentes alors qu'elles partagent le même taux. Dans un cas, le taux est stable, dans l'autre, il y a eu une évolution importante.

La France qui boit

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>> Carte de l'absorption quotidienne d'alcool chez les 15-75 ans. (Cliquez sur les régions concernées pour voir le détail)

On peut constater que c'est au Sud du pays que l'alcool est le plus devenu une habitude, une consommation jugée à risque. Le Midi-Pyrénées arrive en tête avec 13% mais derrière lui suit le Languedoc-Roussillon (12%), qui, comme on pourra le voir, tient les premières places du classement dans toutes les catégories.

Les Pays de la Loire montrent non seulement une consommation régulière importante avec 13% mais ils sont aussi le pays où l'on constate le plus grand nombre d'absorpsion ponctuelles importantes par mois et par habitants (24%). Ils sont les plus gros consommateurs de vin (44%) et comptent parmi les plus gros consommateurs de bière (21%).

Les Lorrains boivent aussi beaucoup de bière (24%) mais ils sont néanmoins les plus sobres, car seulement 8% d'entre eux boivent de l'alcool tous les jours.

La France qui fume

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>> Carte de l'usage quotidien de cigarettes chez les 15-75 ans. (Cliquez sur les régions concernées pour voir le détail)

Les mêmes disparités subsistent quant à la consommation de tabac. 27% des Français en consomment tous les jours. Mais en Langudoc-Roussillon, cette proportion atteint 35%. Avec les Alpes de Haute-Provence dont le taux est de 33%, et l'Aquitaine, à 32%, c'est encore le sud qui fait preuve de la consommation la plus régulière de tout le pays. Cette fois-ci, les Pays de la Loire font figure de bon élève avec 26%, avec l'Alsace, à 25%.

La particularité du bassin méditerrannée est que cette consommation a augmenté depuis 2005: à cette époque, l'Aquitaine était à 29%, le Languedoc-Roussillon à 31% et la région Paca à 30%

Sans surprise, l'usage de narguilés se concentre dans certains bassins à forte immigration du nord de l'Afrique, Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La France qui plane

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>> Carte de la découverte du cannabis, au moins une fois dans la vie, chez les 15-75 ans. (Cliquez sur les régions concernées pour voir le détail)

L'INPES a porté son étude sur cinq drogues parmi les plus courantes: cannabis, poppers, champignons hallucinogènes, cocaïne et ecstasy.

L'Île-de-France se détache nettement, avec le Languedoc-Roussillon, l'Aquitaine et la Provence-Alpes-Cote d'Azur, dans cette catégorie pour leur taux élevé quel que soit le produit. On remarque que lorsque le taux de découverte d'une drogue est haut, il a tendance à l'être également pour les autres drogues.

L'inverse est également vrai. En Picardie et dans le Nord Pas-de-Calais, les jeunes ont presque deux fois moins de chance de goûter aux voluptés de la résine de cannabis, que s'ils habitaient à Marseille.

L'étude de l'INPES constate, elle ne porte malheureusement pas d'analyse et ne croise ces données avec aucune autre étude. Il est, dans un premier temps, impossible d'expliquer ces disparités, ni les particularités de tel ou tel territoire face aux produits psychotropes.

Olivier Laffargue