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Cancers, maladies cardio-neurovasculaires, covid-19... de quoi meurt-on en France?

Un couloir d'établissement de santé (photo d'illustration)

Un couloir d'établissement de santé (photo d'illustration) - BFM Normancie

Quelque 660.168 personnes domiciliées en France sont mortes en 2021. De cancers pour un quart, de maladies cardiovasculaires pour un cinquième et du Covid pour un dixième d'entre elles.

Cancers, maladies cardio-neurovasculaires et Covid-19. Ce sont dans l'ordre les trois premières causes de mortalité en France, selon une étude sur les grandes causes de décès réalisée par Santé publique France, l'Inserm et la direction des statistiques du ministère de la Santé (Drees) publiée ce mardi 19 décembre.

Tous les ans, ces chercheurs dressent un bilan des principales causes de mortalité avec un délai sur l'année étudiée -il s'agit ici de l'année 2021, marquée, comme la précédente, par de nombreux morts du Covid malgré les premiers effets positifs de la vaccination.

En 2021, ce sont donc 660.168 décès de personnes domiciliées et décédées en France qui ont été enregistrés. Dans le détail, les cancers sont responsables d'un quart des morts, les maladies cardio-neurovasculaires d'un cinquième et le Covid-19 a causé une mort sur dix.

En ce qui concerne les cancers: les tumeurs du poumon, des bronches et de la trachée sont les plus fréquentes et responsables de près de deux décès par cancer sur dix. La tumeur colorectale (10%) est la deuxième tumeur la plus mortelle, suivie des cancers du sein responsables de près de 17% des décès féminins par tumeur.

Des effets indirects de l'épidémie de Covid-19

L'étude pointe également une hausse depuis 2020 de la mortalité due aux maladies de l'appareil circulatoire, aux maladies endocriniennes, nutritionnelles et métaboliques et de l'appareil digestif. Jusqu'alors, les décès dus aux maladies cardio-neurovasculaires étaient pourtant en baisse.

"Les écarts par rapport à la tendance passée sont cohérents avec les résultats internationaux et contribuent à documenter des possibles effets directs et indirects de l'épidémie de Covid-19 sur la mortalité", écrivent les auteurs.

"On peut penser à des difficultés d'accès aux soins ainsi qu'à un isolement social plus important qui a pu jouer sur des différences de comportement et de consommation", a détaillé Anne Fouillet, épidémiologiste à Santé publique France.

Quant au Covid-19, il tue toujours en majorité les personnes âgées mais moins qu’en 2020. Si près de la moitié des décès dus au Covid-19 concernent des personnes âgées de 85 ans ou plus, ce taux est en légère hausse chez les personnes plus jeunes. La part des 65 à 74 ans augmente ainsi de 11,9% à 15,8% et chez les moins de 65 ans de 6,2% à 8,4%.

La mortalité due au Covid-19 est par ailleurs plus forte dans les départements et régions d'outre-mer. Mais pour près de neuf décès dûs au Covid-19 sur dix, au moins une comorbidité ou complication est mentionnée sur le certificat de décès.

Une surmortalité masculine

L'épidémie de Covid-19 a également accentué la tendance à la hausse du nombre de décès survenant à domicile, quelle que soit la cause. Entre 2017 et 2019, 21% des décès avaient lieu à domicile. Cette proportion passe à 23% en 2021. "La crise sanitaire a influé sur l'organisation des soins et de la prise en charge de la fin de vie au-delà des effets directs de la pandémie", pointe la Drees, qui évoque le recours plus fréquent à l'hospitalisation à domicile.

L'étude met également en évidence une surmortalité masculine toutes causes confondues. Concrètement, le taux de mortalité des hommes est 1,7 fois plus élevé que celui des femmes. Une surmortalité en particulier chez les moins de 65 ans: ces décès prématurés représentent près de deux morts sur dix, moitié moins chez les femmes.

Autre enseignement: quelque 6% des décès sont dus à des causes externes, comme les chutes accidentelles ou les accidents de transport. Les suicides représentent par ailleurs près d'un quart de ces morts. Dans une très large majorité, ces décès par suicide concernent les hommes. Presque tout autant des personnes âgées de moins de 65 ans.

Céline Hussonnois-Alaya avec AFP