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Santé

Cancer du poumon: un test sanguin pour prédire l'efficacité du traitement

La technique de la biopsie dite "liquide" est de plus en plus répandue pour étudier les cancers.

La technique de la biopsie dite "liquide" est de plus en plus répandue pour étudier les cancers. - iStock

En observant des mutations génétiques dans le sang de personnes atteintes d'une forme agressive de cancer du poumon, des chercheurs anglais ont découvert qu'il était possible d'identifier le meilleur traitement thérapeutique à administrer.

Le cancer du poumon, appelé aussi cancer bronchique, est une des maladies des cellules des bronches ou, plus rarement, des cellules qui tapissent les alvéoles pulmonaires. On en distingue deux types: les cancers bronchiques non à petites cellules et les cancers bronchiques à petites cellules qui représentent respectivement environ 80% et 20% des cancers.

Le cancer bronchique à petites cellules a la particularité d'être agressif, c'est-à-dire que "le temps de doublement (multiplication) des cellules cancéreuses qui le constituent est court", précise l'Institut national du cancer. Trois types de traitements sont utilisés dans la prise en charge de ces cancers: la chirurgie, la radiothérapie et des traitements médicaux. Le choix se fait notamment en fonction du type de cancer et de son degré d'extension.

Pour les cancers bronchiques non à petites cellules, la chirurgie constitue le traitement de référence tandis que la chimiothérapie associée ou non, selon le stade, à une radiothérapie est privilégiée en cas de cancers bronchiques à petites cellules. Pour le savoir, il faut aller chercher un échantillon de la tumeur et l'analyser grâce à une opération, la biopsie.

Mais cette dernière est très invasive pour le patient et ne permet pas toujours d'établir un diagnostic précis car les échantillons sont souvent trop petits pour révéler des indices utiles sur la meilleure façon de traiter le patient. Des chercheurs du Cancer Research UK Manchester Institute ont eu l'idée d'une alternative moins invasive et évoquent dans leur étude un autre examen capable de guider les médecins sur le meilleur traitement: une biopsie liquide.

Utile pour mieux comprendre la résistance aux traitements

Il s'agit d'un simple échantillon sanguin qui pourrait prédire à quel point les patients atteints d'un cancer du poumon à petites cellules (SCLC) répondront au traitement. Les scientifiques ont isolé des cellules tumorales qui s'étaient détachées du cancer principal dans le sang de 31 patients atteints par cette forme agressive de la maladie.

Après avoir analysé ces cellules, ils ont découvert que des anomalies génétiques mesurées avant le traitement pouvaient déterminer comment le patient allait répondre à la chimiothérapie et en combien de temps. Qu'il était possible en clair de pronostiquer l'efficacité de telle ou telle molécule. Les chercheurs ont ensuite analysé ces changements génétiques chez des patients qui ont initialement bien répondu au traitement, mais qui ont rechuté.

Ils ont découvert que les modifications au sein des cellules étaient différentes de celles présentes des patients qui n'ont pas bien toléré la chimiothérapie dès son administration, ce qui prouve que des mécanismes différents de résistance aux traitements se sont développés.

"Nous avons très peu d'options thérapeutiques pour les patients atteints de cancers à petites cellules, et encore moins pour ceux dont le cancer est résistant à la chimiothérapie. En identifiant les différentes anomalies génétiques entre les patients, nous avons un bon point départ pour mieux comprendre le développement des résistances aux médicaments", conclut Caroline Dive, principal auteur de l'étude.

Alexandra Bresson