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Santé

Cancer du pénis: un malade sur quatre refuse de se faire amputer

(Photo d'illustration)

(Photo d'illustration) - Mahmoud Zayyat-AFP

Un refus qui met en péril leurs chances de survie. Un quart des patients touchés par un cancer du pénis excluent une ablation partielle ou totale, selon une étude internationale.

Un quart des malades souffrant d'un cancer du pénis qui auraient besoin de se faire amputer refusent. Une étude internationale présentée lors du congrès de l'Association européenne d'urologie pointe les réticences des patients à subir cette intervention. Avec pour conséquence la mise en danger de leur vie.

Un patient sur six refuse l'ablation totale ou partielle

Les chercheurs américains et européens se sont penchés sur les cas de 425 hommes pris en charge pour un cancer du pénis ente 2010 et 2016 en Italie, en Espagne, aux États-Unis, au Brésil et en Hongrie.

En moyenne, un patient sur six refuse l'ablation totale ou partielle de cet organe sexuel, rapporte The Independent. Pourtant, ceux qui acceptent ont deux fois plus de chances de survivre à la maladie.

Comme le pointe l'étude, l'amputation est souvent perçue par les patients comme "pire que la maladie". L'ablation représente pourtant la solution la plus efficace pour en guérir. Pour les chercheurs, les médecins sont tout autant responsables.

Dans la moitié des cas, les médecins sont responsables

Selon Luca Cindolo, un urologue italien et auteur principal de cette étude, les professionnels de santé ne sont pas suffisamment formés et informés quant aux traitements de ce cancer rare qui touche un homme sur 100.000. Selon lui, dans un cas sur deux, les médecins ne proposent pas le protocole approprié.

Ce que confirme Vijay Sangar, directeur du service chirurgical d'un hôpital de Manchester spécialiste dans le traitement du cancer. "Les patients atteints de cancers peu fréquents sont souvent délaissés parce que leurs maladies sont trop rarement rencontrées par les médecins."

Les chercheurs recommandent ainsi aux malades de se rendre dans des centres spécialisés. Une ablation "est difficile à envisager, il est donc nécessaire que la décision soit prise après une discussion ouverte entre le patient et l'équipe médicale, recommande Luca Cindolo. C'est mieux si l'équipe médicale est habituée à gérer cette maladie. Traiter les patients au sein de centres nationaux ou internationaux d'excellence pourrait être la meilleure façon de procéder."

Céline Hussonnois-Alaya