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Cancer du genou: qu'est-ce que le synovialosarcome dont souffre le journaliste Matthieu Lartot?

Le journaliste sportif de France Télévisions a récemment annoncé qu'il allait se faire amputer de la jambe droite, après une rechute d'une forme très rare de cancer du genou.

La voix du rugby sur France Télévisions à la recherche d'une nouvelle "victoire" contre le cancer. La semaine dernière, le journaliste Matthieu Lartot a annoncé qu'il souffrait d'une rechute d'un cancer du genou, déjà combattu il y a 26 ans. Afin de favoriser sa guérison, Matthieu Lartot a fait le choix de l'amputation pour "une question de survie", a-t-il confié dans les colonnes de Midi Olympique.

En effet, depuis l'adolescence, Matthieu Lartot souffre d'un synovialosarcome, une tumeur maligne présente au niveau des articulations du genou. Cette forme très rare se loge en général dans les cartilages ou les muscles.

"Ce sont des tumeurs qui sont très rares. Elles représentent 1% des cancers en France", a déclaré sur BFMTV le professeur Fabrice Denis, cancérologue, président de l'Institut national de la e-santé.

Selon la classification internationale de l'OMS des tumeurs des parties molles (les chairs, tendons ou organes qui recouvrent le squelette, NDLR), "les circonstances de découverte rapportent parfois un événement traumatique ayant fait saigner la masse". Matthieu Lartot avait justement indiqué que la tumeur avait été détectée après un accident de rugby à 16 ans.

Cette masse de quelques centimètres peut parfois être associée à une tumeur bénigne, faussant le diagnostic. "Du fait d’une croissance lente (2 à 4 ans), d'une taille modérée (<5cm) et d'un aspect parfois homogène et bien limité, la tumeur peut être à tort reconnue comme bénigne", poursuit l'OMS.

Une "évolution particulière"

Ce genre de sarcomes sont difficilement appréhendables car ils ont une "évolution particulière", a poursuivi Fabrice Denis. "Ils détruisent les membres ou articulations dans lesquels ils sont situés, et peuvent migrer dans d'autres organes."

L'intervention médicale diffère alors selon les cas. "En général, la première intervention qui est effectuée pour enlever cette tumeur est une intervention conservatrice. Dans un certain nombre de cas, notamment en situation de récidive, on peut être amené à faire une amputation pour éviter que la tumeur continue à évoluer", a ajouté le cancérologue sur notre antenne.

C'est bien cette deuxième option pour laquelle a opté le journaliste de 43 ans. "Je commence la chimio ce lundi. Derrière ça, j'aurai trois semaines pour me refaire l'immunité que m'auront saccagé les premiers médicaments, a-t-il expliqué dans son entretien à la presse spécialisée. Après, ce sera l'acte chirurgical (l'amputation) et enfin, l'appareillage et la rééducation."

Matthieu Lartot se donne alors "tout l'été pour [s]'acclimater à [s]a nouvelle mobilité et pouvoir à ce terme assister au match d'ouverture de la Coupe du monde en tant que supporter du XV de France", en septembre.

D'après Fabrice Denis, de nos jours, la rééducation est plus facile du fait de l'évolution des technologies. "Il y a de plus en plus d'appareillages ultra-sophistiqués qui permettent à des patients amputés d'avoir une vie normale ou quasi-normale", a-t-il assuré.

Candice Mahout avec Théo Putavy