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Santé

Calculs rénaux : gare aux médicaments anti-brûlures d'estomac

Les personnes qui souffrent d'une maladie rénale doivent demander l'avis du pharmacien avant d'utiliser des médicaments anti-reflux gastrique.

Les personnes qui souffrent d'une maladie rénale doivent demander l'avis du pharmacien avant d'utiliser des médicaments anti-reflux gastrique. - Istock - alvarez

Protéger son estomac pourrait bien abîmer les reins. Des chercheurs mettent en garde contre l'utilisation fréquente de médicaments anti-reflux gastriques qui serait associée à une augmentation du risque de calculs rénaux.

Ils sont couramment utilisés pour traiter les brûlures d'estomac, le reflux acide et les ulcères, mais leur utilisation n'est pas sans risque pour autant. Les médicaments anti-reflux gastrique de la famille des inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) et des inhibiteurs de l'histamine-2 (anti-H2) seraient en effet susceptibles de provoquer des effets néfastes sur les reins, et notamment d'augmenter le risque de développer des calculs rénaux, estiment des chercheurs de l'Université catholique de Rome.

Leurs travaux sont basés sur l'étude de 187 000 participants sur 12 ans pour la première classe de médicaments et 26 ans pour la deuxième. Au cours de ce suivi, 3245 personnes ont développé des calculs rénaux. Après l'ajustement d'un certain nombre de facteurs de risque que sont l'âge, l'indice de masse corporelle (IMC), l'activité physique ou encore le tabagisme, les chercheurs ont pu établir un lien de cause à effet précis.

L'utilisation des IPP a été associée à un risque plus élevé de 12% de développer des calculs rénaux, et de 13% en ce qui concerne les anti-H2. Les chercheurs ont constaté que si ces médicaments réduisent la production d'acide gastrique, ils agissent également en diminuant l'excrétion urinaire du calcium, principal composant des calculs rénaux.

Bien lire la notice avant utilisation

Une autre étude menée la même semaine établit quant à elle des risques de santé encore plus élevés pour les personnes qui souffrent déjà d'une insuffisance rénale aiguë. Des chercheurs ont analysé la base de données du ministère des Anciens combattants aux Etats-Unis et ont découvert que 152 157 personnes se sont vues prescrire des IPP ou des H2.

Or, l'utilisation de ces médicaments a été associée cette fois à un risque plus élevé de 30 % de développer une maladie rénale chronique si le patient est déjà atteint d'une insuffisance rénale aiguë ou vient de se faire soigner pour cette raison. "Il faut se montrer vigilant dans l'utilisation des IPP, même en l'absence d'insuffisance rénale aiguë et porter une attention particulière à la fonction rénale des utilisateurs", concluent les chercheurs.

Ce risque est notamment évoqué dans la notice du médicament Maalox, couramment utilisé contre les brûlures d'estomac. Il y est en effet précisé qu'une maladie grave du rein constitue la contre-indication principale et que les patients dialysés doivent consulter leur médecin. Un conseil à suivre impérativement en cas de doute, car certains de ces médicaments sont disponibles sans ordonnance.

Alexandra Bresson