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Cabines UV: des photos "choc" pour rendre la prévention plus efficace?

Il est important de délivrer une information précise sur les dangers de l'exposition aux lampes à UV.

Il est important de délivrer une information précise sur les dangers de l'exposition aux lampes à UV. - iStock - nd3000

Pour rendre les messages de prévention plus efficaces en ce qui concerne l'utilisation des lampes de bronzage par UV, des chercheurs recommandent de les renforcer avec des photos "choc" mais réalistes montrant les conséquences pour la santé comme le mélanome.

Avec l'arrivée de l'été, beaucoup de personnes souhaitent parfaire leur bronzage en se rendant dans des cabines UV. En dépit de nombreuses campagnes de prévention, le risque de cancer cutané de ces lampes de bronzage n'est pas encore connu de tous. Les UV artificiels sont pourtant reconnus comme cancérigènes depuis 2009 et une séance de 15 minutes correspond à une exposition de même durée sur une plage des Caraïbes, sans protection solaire.

L'institut national du cancer (Inca) précise que "de nombreuses idées fausses banalisent et encouragent la pratique du bronzage artificiel en la présentant comme utile, voire bénéfique pour la santé, alors que ce n'est pas le cas." En France, la règlementation vise à réduire le risque d'exposition à des doses extrêmement fortes (brûlures), à éviter l'exposition à des appareils défectueux et à informer l'utilisateur des risques qu'ils encourent.

Un décret publié en 2013 interdit notamment l'accès aux appareils de bronzage aux personnes de moins de 18 ans, ainsi que leur accès en libre service. "Toutefois, aucune disposition règlementaire encadrant l'activité du bronzage UV ne pourrait prétendre éliminer le risque de cancer associé à cette pratique", précise l'Inca. Dans une récente étude, des chercheurs de l'UNC Lineberger expliquent les clés pour élaborer un message de prévention plus efficace qu'un texte.

"Nous en savons peu sur les types de messages à utiliser"

Ces derniers rapportent que les messages anti-bronzage ont plus d'impact si ces derniers incluent des images montrant des effets à plus long terme sur la santé, comme le cancer de la peau ou les rides. Une enquête auprès d'étudiantes a en effet permis de constater que cette stratégie de communication provoque des réactions négatives plus importantes et des notes d'efficacité plus élevées.

"Réduire l'utilisation du lit de bronzage entraînerait une réduction du cancer de la peau, et c'est une bataille gagnante, a déclaré un membre de l'UNC Lineberger, le Pr Seth Noar. Le bronzage artificiel est clairement un comportement modifiable, personne ne doit se coucher dans une cabine UV". Le chercheur précise sur le site de ce centre en cancérologie que jusqu'ici, peu d'études ont examiné le véritable impact des avertissements sanitaires pour empêcher les femmes de les utiliser.

"Ce manque de recherche signifie que nous en savons peu sur les types de messages sur lesquels les campagnes devraient se concentrer, et peu sur ce qui ferait un message d'avertissement efficace, explique-t-il. Cette étude nous donne des conseils sur ce qui pourrait les rendre plus efficaces pour cibler les jeunes femmes". Pour identifier quel type de messages s'avère le plus efficace, les chercheurs ont interrogé 568 femmes inscrites à l'université sur l'efficacité de différents messages consultés en ligne.

Trouver la bonne combinaison message et photo

Les résultats ont révélé que, comme pour le tabac, les messages avec du texte et des images produisaient plus d'effets pour décourager les potentielles utilisatrices que ceux avec du texte seulement. Et parmi les images, ce sont celles qui montraient les conséquences sur le long terme sur la santé, à l'instar du mélanome, et sur l'apparence comme la peau ridée qui ont été jugées plus efficaces, par rapport aux images présentant des risques immédiats (brûlures, infections).

"Beaucoup de jeunes femmes qui bronzent en cabine connaissent déjà les effets à long terme, mais la communication de ces risques à l'aide de visuels est beaucoup plus percutante que simplement du texte", a précisé le premier auteur de l'étude, Jennah Sontag. Celle-ci ajoute: "Parce que de nombreuses femmes bronzent en cabine pour améliorer leur apparence, elles devraient comprendre que leur apparence est réellement à risque à long terme".

Mais les résultats des sondages montrent néanmoins que certains messages textuels s'avéraient plus crédibles que les images. Les chercheurs ont donc conclu que les messages d'avertissement devraient inclure des images, à condition que celles-ci soient réalistes. A terme, trouver la bonne "combinaison" pour rendre le message de prévention le plus percutant possible permettrait d'améliorer les campagnes de communication en santé et/ou les avertissements apposés sur tous les lits de bronzage.

Alexandra Bresson