BFMTV
Santé

Cabanes à mésanges, pièges... Comment se protéger du retour des chenilles processionnaires?

Dangereuses pour les animaux, les humains et les arbres qu'elles colonisent, les chenilles processionnaires sont difficiles à gérer, d'autant qu'avec le réchauffement climatique, elles prolifèrent de plus en plus.

Les chenilles processionnaires sont de retour et ce de plus en plus tôt. Et leur prolifération sur la quasi-totalité du territoire peut inquiéter. Un décret pris en 2022 par le gouvernement classait deux espèces - celle du pin et celle du chêne - comme nuisibles à la santé humaine.

Comme leur nom l'indique, dès l'arrivée des beaux jours, ces chenilles entament une procession le long des arbres où elles nichaient auparavant jusqu'au sol où elles vont s'enfouir. C'est lors de ce trajet que le risque de contact est le plus élevé.

Particulièrement dangereuses pour les animaux

Les chenilles processionnaires sont recouvertes d'un poil qui peut être dangereux s'il est touché. Ce contact peut être direct cutané ou indirect, voire par inhalation, car ces poils peuvent se détacher tout en gardant leur propriété urticante.

Le contact n'est pas mortel pour les humains mais il peut provoquer des réactions allergiques, notamment cutanées, et peut également agresser les yeux si des poils viennent s'y nicher.

Les enfants et les animaux domestiques, notamment les chiens et les chats, peuvent en revanche développer des symptômes plus importants car ils sont plus susceptibles d'entrer en contact direct avec les chenilles.

"Les animaux peuvent être touchés au niveau de la langue et de la truffe notamment, ça peut faire des nécroses et aller jusqu'à la mort pour certains cas graves", explique à BFMTV Alice Samana, animatrice de l'Observatoire des chenilles processionnaires.

"Il ne faut pas les tuer à 100%"

Toutefois, les solutions pour s'en protéger sont rares. "Il ne faut pas les tuer à 100% partout", abonde Alice Samana. "Elles servent à d'autres animaux, par exemple, elles nourrissent les mésanges". La spécialiste préconise ainsi plutôt de "les gérer" et d'agir "en fonction du lieu".

Par exemple, dans une cour d'école ou un parc avec beaucoup d'animaux et du public, il faut les enlever. Mais dans une forêt, on peut les laisser vivre".

Selon Alice Samana, si des traitements chimiques existent, ce sont les outils naturels qui sont les plus efficaces. Le premier consiste à installer des cabanes à mésanges, prédateurs naturels des chenilles.

Une autre solution est d'installer des pièges. "On place un collier totalement étanche autour de l'arbre de façon à réceptionner toutes les chenilles qui rentrent en procession et qui vont tomber dans un sac plastique", explique Jérémy Thomas, gérant d'une entreprise spécialisée dans la gestion de nuisibles.

Pour se prémunir, les spécialistes conseillent notamment de porter des vêtements longs et des chaussures fermées lors des balades en forêt ou même dans un parc.

Salomé Robles