Bronchiolite: un traitement préventif pour les nourrissons bientôt disponible en France?

Cet anticorps monocolonal doit encore obtenir un avis favorable de la Haute autorité de santé. Il permettra de réduire de 84% le nombre d'hospitalisations pour des bronchiolites, selon une étude préliminaire.

Il pourrait permettre de contrer les épidémies de bronchiolite. Un traitement préventif contre cette infection virale respiratoire qui touche les nourrissons sera disponible dès le mois de septembre en France, sous réserve d'un avis favorable de la Haute autorité de santé, a indiqué la Direction générale de la santé (DGS) dans un communiqué publié lundi.

Ayant obtenu une autorisation de mise sur le marché européen européen à la fin de l'année 2022, le nirsevimab est un anticorps monoclonal agissant contre le virus respiratoire syncitial (VRS), responsable de la majorité des bronchiolites, et destiné aux nouveaux nés.

Il "pourrait permettre d’étendre la prévention des formes graves de la bronchiolite à VRS, via une seule injection, à l’ensemble des enfants vivant leur première saison de circulation du VRS" précise la DGS.

Un traitement très attendu

Une seule injection de l'anticorps suffira à protéger les nouveaux nés pour l'hiver. "Ce n'est pas un vaccin, c’est une molécule qui va permettre de bloquer le virus", explique Stéphane Paul, immunologiste au CHU de Saint-Étienne, au micro de BFMTV.

"En fait, on va remplacer le système immunitaire du nourrisson qui est défaillant jusqu’à l’âge de 4 à 6 mois en utilisant une molécule qui va bloquer le virus et l’empêcher d’infecter" précise-t-il.

Ce traitement est très attendu par certains professionnels dont les services sont submergés à chaque nouvelle épidémie.

"En période d’épidémie, le service est plein. On se retrouve à peu près à 150% de taux d’occupation des lits de réanimation" témoigne Pierre Tissières, chef de service de réanimation pédiatrique au CHU Bicêtre (Val-de-Marne).

84% d'hospitalisations en moins

En effet, chaque hiver près de 30% des nourrissons de moins de deux ans sont touchés par la bronchiolite, soit 480.000 cas par an, selon les chiffres communiqués par la DGS. Elle comptabilise aussi 45.000 cas d'hospitalisations par an pour un VRS, dont 69% d'enfants de moins de un an.

Selon une étude préliminaire, plus de 84% des hospitalisations pourraient être évitées avec ce nouveau traitement.

"Dans notre service, on accueille entre 120 et 150 nourrissons chaque année qui présentent une bronchiolite sévère et nécessitent une assistance ventilatoire. Sur ces 150 patients, s’ils étaient traités préventivement par nirsevimab, on n’en aurait plus qu’une vingtaine", se réjouit Pierre Tissières.

L'Agence européenne des médicaments (EMA) a aussi autorisé ce vendredi un premier vaccin pour les nourrissons contre le VRS nommé Abrysvo et développé par l'Américain Pfizer.

Margaux de Frouville avec Emilie Roussey