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Bouffées de chaleur: leur origine est-elle génétique?

Les manifestations les plus spécifiques de la ménopause sont vasomotrices (bouffées de chaleur).

Les manifestations les plus spécifiques de la ménopause sont vasomotrices (bouffées de chaleur). - iStock

Les bouffées de chaleur sont l'un des symptômes les plus courants de la ménopause, mais certaines femmes les ressentent davantage que d'autres. La raison se trouverait dans une variation génétique spécifique chez ces dernières, ont découvert pour la première fois des chercheurs américains.

On parle de ménopause lorsqu'il y a un arrêt de la production d’hormones ovariennes (progestérone et œstrogène) qui se traduit par la fin des menstruations. Elle s'accompagne de plusieurs symptômes d'intensité variable selon les femmes. Les manifestations les plus spécifiques sont les sudations nocturnes, la sécheresse vaginale et surtout les bouffées de chaleur.

Ainsi, "plus de 50% des femmes se plaignent de ces troubles, notamment de bouffées de chaleur", précise l'Inserm. Comment expliquer que certaines femmes les ressentent et pas d'autres? Des chercheurs de l'university of California - Los Angeles health sciences ont pour la première fois émis une théorie sur le sujet. Les gènes seraient un facteur déterminant pour expliquer cette différence.

En effet, leur étude a mis à jour des variantes génétiques qui affectent un récepteur dans le cerveau qui régule la libération d'oestrogène: les femmes qui possèdent ces dernières seraient plus susceptibles de se plaindre de bouffées de chaleur que celles qui en sont dépourvues. Une découverte qui pourrait conduire à de nouveaux traitements pour les soulager.

14 variations génétiques en cause, voire plus

"Aucune étude n'a porté sur la façon dont les variantes dans les gènes des femmes peuvent être liées à des bouffées de chaleur, a déclaré le Dr Carolyn Crandall, auteur principal de l'étude. Ces associations étaient similaires chez les femmes euro-américaines, afro-américaines et hispano-américaines et ont persisté même après que nous ayons comptabilisé d'autres facteurs qui pourraient influer sur les bouffées de chaleur".

Car si l'ethnicité, un indice de masse corporelle élevé, le tabagisme et la dépression sont associés à un risque accru de ce symptôme, les liens avec la génétique demeuraient peu clairs. Les chercheurs ont réalisé un examen des 11 millions de variations génétiques communes, échantillonnées à travers l'ensemble du génome humain, pour trouver des liens entre les variations dans les gènes et les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes.

Plus de 17 000 femmes ménopausées âgées de 50 ans à 79 ans ont participé à l'initiative en fournissant des échantillons d'ADN et en répondant à des questions sur ces deux symptômes. Ils ont constaté que 14 variantes ont été associées à l'expérience des bouffées de chaleur, toutes localisées sur le chromosome 4. Plus précisément, ces variantes se situent dans la partie du chromosome 4 en liaison avec un récepteur situé dans le cerveau, appelé récepteur de la tachykinine 3.

Ce dernier interagit avec des fibres nerveuses qui régule la libération de l'oestrogène. Mais parce que cette étude est la première de ce genre, elle appelle à d'autres travaux et comporte ses limites. Les chercheurs ne peuvent pas déterminer comment les facteurs environnementaux pourraient avoir influencé les résultats, et n'excluent pas être passés à côté d'autres variantes génétiques rares qui pourraient aussi avoir une incidence sur les bouffées de chaleur.

Alexandra Bresson