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Santé

BioNTech prêt à répondre à la menace du variant Delta

Des flacons contenant le vaccin Cominarty développé par Pfizer et BioNTech.

Des flacons contenant le vaccin Cominarty développé par Pfizer et BioNTech. - Pascal Pochard Casabianca

Dans une interview aux Echos, les fondateurs du laboratoire pharmaceutique affirment pouvoir développer un nouveau vaccin dans les 100 jours.

Alors que le variant Delta du Coronavirus provoque un nouveau tour de vis sanitaire dans de nombreux pays, BioNTech est prêt à répondre à la demande pour vacciner les populations, voire pour fournir une troisième dose, comme l'envisagent les autorités.

"Le virus est là pour rester, il va continuer à muter et nous aurons régulièrement de petits foyers épidémiques. Nos essais cliniques ont déjà montré qu'une troisième injection sera très probablement utile", indique Uğur Şahin, le cofondateur du laboratoire pharmaceutique allemand, dans une interview aux Echos.

La société, avec son partenaire Pfizer, s'apprête à demander l'autorisation en Europe et aux États-Unis pour une piqûre supplémentaire, dont elle affirme qu'elle "permet de renforcer le système immunitaire en induisant un nombre très élevé d'anticorps et donc une protection contre l'infection".

Un nouveau vaccin dans les 100 jours

Si BioNTech affirmait en mai qu'il n'était pas nécessaire de modifier son vaccin pour assurer une protection contre les variants du Covid-19, il est aujourd'hui prêt à retourner à la table à dessin si nécessaire.

"S'il doit être adapté, c'est techniquement simple avec la technologie ARNm et nous avons pu l'expérimenter des centaines de fois dans le domaine du cancer", assure Özlem Türeci, la seconde cofondatrice de la société.

Elle affirme ainsi pouvoir "disposer d'un nouveau vaccin dans les 100 jours si cela est vraiment nécessaire".

Grâce à son partenariat avec l'Américain Pfizer, la startup dit "augmenter continuellement sa capacité de production". Elle vise ainsi plus de 3 milliards de doses cette année, et autant l'année prochaine. Les pays à faible revenu, au taux de vaccination encore faible, recevront 2 milliards de doses au cours des 18 prochains mois.

"Nous évaluons également la manière de mettre en place des capacités de fabrication sur le continent africain afin de pouvoir y fabriquer des vaccins Covid-19", ajoute Uğur Şahin.

Des applications dans le traitement du cancer

Dopée par la crise, BioNTech dit avoir recruté 700 personnes pour développer de nouvelles structures, de nouveaux processus et de nouvelles compétences. Créée à l'origine pour trouver des traitements innovants contre le cancer, l'entreprise compte réinvestir les compétences acquises durant la production de son vaccin contre le Covid.

"D'ici la fin de l'année, plus d'un milliard de personnes auront reçu notre vaccin BioNTech, se félicite Uğur Şahin. Son succès a généré des revenus qui nous permettront de développer nos projets dans le domaine de l'immunothérapie pour traiter le cancer".
Samuel Kahn