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Bien être au travail

Recycler son matériel de bureau: attention, danger

A l'horizon 2020, chaque habitant jettera 14 kg par an de déchets d'équipements électriques et électroniques.

A l'horizon 2020, chaque habitant jettera 14 kg par an de déchets d'équipements électriques et électroniques. - BRS MEAS - CC - Flickr

Lampes, électroménagers, écrans d’ordinateurs… Détruire et trier le matériel de bureau présente des dangers d’ordre chimiques, de coupures et d’incendie. Qu’il est possible de mieux prévenir.

Nom de l’opération menée par Interpol: "Trente jours d’action". Et elle a porté ses fruits. Pendant le mois de juin, les douanes françaises ont intercepté 332 tonnes de déchets d’équipements électriques et électroniques sur le point de partir illégalement pour l’Afrique, Hong-Kong, la Malaisie ou le Brésil… Des pays moins regardants sur la gestion de ces déchets, au niveau écologique, mais aussi humain. Car leur traitement représente de graves risques chimiques, souvent invisibles, de coupure et d’incendie.

10 kg de déchets par an et par habitant

Et l’activité est en pleine expansion: on collectait déjà 10 kg de déchets d’équipements électriques et électroniques par habitant en 2016, et on devrait atteindre les 14 kg à l’horizon 2020. On se défait facilement des anciennes télévisions encombrantes, -à écrans cathodiques, qui contiennent du plomb-, pour les remplacer par des écrans plats… Puis pour finir par s’offrir un plus grand: or les écrans nouvelles générations, eux, renferment du mercure.

Tout comme les ampoules basse consommation. Quand elles renouvellent l’équipement de tout un open space, les entreprises, elles aussi, alimentent la filière. "La contamination chimique se fait par voie respiratoire, cutanée et digestive", détaille Marie-Thérèse Lecler, chercheuse en ingénierie des procédés à l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS).

Fiches mode d’emploi

Il travaille en collaboration avec Eco-systèmes, qui pilote l’ensemble de la chaîne de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques, de la collecte au transport, en passant par la dépollution et le recyclage. Et ce, dans le but de mieux sensibiliser son propre personnel et celui des entreprises qui travaillent en réseau autour d’elle, comme Triade Electronique, filiale de Veolia, ou les celles du réseau Envie, dont les opérateurs sont en contact direct avec les déchets ; notamment via des fiches mode d’emploi.

Dévisser plutôt que casser

Cela démarre dès la collecte des objets: un appareil cassé présente des risques de coupures, mais aussi d’émanations chimiques. Or dans les pays à destination du trafic de ces déchets nouvelle génération et même il y a peu encore en France, pas soucis de gain de temps, "les opérateurs du démantèlement cassaient les appareils à coups de marteau sans se rendre compte des risques. Nous préconisons un dévissage et un démontage qui évite de casser les tubes cathodiques, desquels s’échappait le plomb", témoigne Soline Van Wymeersch, experte du traitement des déchets et de la prévention à Eco-systèmes.

Eviter les incendies

L’idée est la même pour le démantèlement des petits appareils d’électroménagers, dont les batteries à lithium peuvent provoquer des incendies, comme cela a été le cas dans un centre de traitements de déchets de Triade Electronique en février. Des systèmes d’aspiration, des équipements de protection individuels et des mesures d’hygiène limitent aussi la pollution. De l'environnement et des poumons des opérateurs.

Rozenn Le Saint