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Bien être au travail

Quels sont les risques cachés du télétravail?

Les télétravailleurs enchaînent davantage d'heures chez eux qu'au bureau.

Les télétravailleurs enchaînent davantage d'heures chez eux qu'au bureau. - Igor Dykman - CC - Flickr

Exercer à domicile brouille souvent les frontières entre vie personnelle et professionnelle. Or, les ordonnances réformant le code du travail ne délimitent pas de période de repos minimum.

Ce sera bientôt plus facile de télétravailler. Cela tombe bien, ce droit est largement plébiscité par les salariés. Car il permet une flexibilité en termes d’organisation du travail et une réduction des déplacements conduisant à un meilleur équilibre entre vie personnelle et professionnelle, selon l’Organisation internationale du travail.

Davantage d’heures

Si les entreprises freinent tant des quatre fers, c’est par peur que les salariés en profitent pour procrastiner en jogging à la maison, par crainte de manque de contrôle des managers ou de voir les open space désertés…

Pourtant, à l’inverse, un rapport de l’OIT et Eurofound souligne les risques pour la santé liés au télétravail, s’il n’est pas borné. Il constate qu’au final, le télétravailleur effectue davantage d’heures:envolé le temps de transport, il commence plus tôt sa journée… Et la frontière entre travail rémunéré et vie personnelle s’estompe, au point d’ "engendrer un haut niveau de stress".

Et aucune garantie de repos minimum

Alors les rapporteurs recommandent de garantir un minimum de périodes de repos. Une limite qui brille par son absence dans le texte prévoyant la réforme du code du travail, présenté le 22 septembre au Conseil des ministres. "Les ordonnances prévoient que l’employeur pourra seulement prévoir les modalités de régulation de la charge de travail. Autrement dit, plus d’obligation de décompter le temps de travail, et plus aucune garantie de paiement des heures effectuées, de respect des périodes de repos et des durées maximum de travail. Il s’agit pourtant d’une obligation prévue par les normes internationales", s’indigne la CGT dans son comparateur de droits avant et après la "loi Travail XXL".

Qui restera vigilante au moment de négocier les accords collectifs instituant les modalités de mise en oeuvre du télétravail, en espérant le circonscrir davantage à cette échelle. Autre remontrance de la part des syndicats:l’employeur ne sera plus forcé de prendre en charge les coûts induits par le télétravail, comme l’ordinateur, les logiciels ou les abonnements internet.

Rozenn Le Saint