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Premiers secours: tous les détails d'une formation qui pourrait devenir obligatoire

En deux jours de mises en situations, les sauveteurs secouristes au travail s’enquièrent des premiers gestes à avoir en cas d'accident.

En deux jours de mises en situations, les sauveteurs secouristes au travail s’enquièrent des premiers gestes à avoir en cas d'accident. - Photos: Rozenn Le Saint

Le gouvernement envisage de rendre obligatoire la formation d'un jour aux premiers secours. Celle centrée sur le travail enseigne en deux jours de mises en situation les premiers gestes à avoir en cas d’accident ou de malaise d'un collègue.

Un, deux, trois, quatre, cinq, six… Nicolas Decaux, menuisier à la base, s’improvise secouriste et applique un massage cardiaque à un mannequin alors que Staying alive raisonne dans la pièce. "N’ayez pas peur d’appuyer fort, sur 6 centimètres environ, au rythme du disco", conseille Philippe Eustache, formateur de la Croix Rouge.

Le menuisier cordiste, spécialiste des travaux en hauteur pour réaliser les décors de cinéma, fait partie des stagiaires qui, pour exercer leur profession, ont besoin du certificat de sauveteur secouriste du travail (SST), formation plus poussée que la prévention et secours civiques premier niveau (PSC1). Celle que la secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, aimerait rendre obligatoire, comme elle l'a indiqué le 2 février. Le certificat SST donne par équivalence le PSC1.

Les chauffeurs de taxi ou VTC ont également besoin du PSC1. Il a travaillé sur le tournage du dernier film de Roman Polanwski: aucune chute à déplorer, malgré les risques du métier.

Une actualisation d'un jour tous les deux ans

"J’avais déjà passé la formation SST il y a quelques années, mais je n’ai jamais pris le temps de prendre un jour par la suite pour actualiser mes connaissances. J'ai presque tout oublié", admet le quadra.

"40% des Français ont déjà reçu une formation aux premiers secours mais seulement 5% oseraient intervenir", estime Philippe Eustache, de la Croix Rouge, un des organismes qui délivre ces certificats, à 200 ou 300 euros la formation SST de deux jours selon le nombre de participants et si elle a lieu dans l'entreprise ou ailleurs. Elle est financée par l'employeur ou les organismes de formation.

La journée pour l'actualisation des compétences, nécessaire tous les deux ans pour que le certificat SST reste valide, coûte entre 90 et 160 euros. Et elle est d’autant plus importante que les gestes de premiers secours évoluent régulièrement. Aujourd’hui, en cas d’arrêt cardiaque, c’est 30 compressions de massage cardiaque puis deux insufflations de bouche à bouche, et ainsi de suite.

Un salarié formé pour les travaux dangereux

Les sept autres stagiaires de la session sont missionnés par leur employeur. Pour entrer dans les clous de la loi, qui exige que l’entreprise dispose d’un salarié formé sauveteur secouriste au travail uniquement "dans chaque atelier où sont accomplis des travaux dangereux" et "dans chaque chantier employant vingt travailleurs au moins pendant plus de quinze jours où sont réalisés des travaux dangereux". Mais aussi pour s’assurer de disposer d’employés sachant réagir en cas d’accident du travail ou autres soucis de santé.

Utile au bureau et à la maison

Les stagiaires du jour sont tous volontaires. "Sur le coup, on ne sait pas comment on réagirait. Je suis nouvellement maman, cela m’intéresse de connaître les gestes de premiers secours en cas de besoin au bureau, mais aussi à la maison", témoigne Sandrine Maillet, responsable marketing chez Hammerson, société foncière immobilière.

"J’avais réalisé une formation aux premiers secours quand j’étais toute jeune. Aujourd’hui, nous sommes amenés à réaliser des visites sur les chantiers, je voulais m’assurer d’être un peu moins gourde au cas où il arriverait quelque chose devant mes yeux", confie quant à elle Virginie Leroux, cadre chez l’industriel Neotis. Ses vieux restes lui ont permis de réagir quand un de ses amis a fait une crise d’épilepsie: elle a écarté tous les objets dangereux à proximité, l'a calmé et l'a couvert, le temps que cela passe.

Une appli qui sauve

Elle se souvient aussi de la fameuse position latérale de sécurité. Plutôt facile en théorie, moins en pratique. Les stagiaires omettent souvent d’ouvrir la bouche de la personne qui mime la victime, pour s’assurer qu’elle ne s’étouffe pas en cas de vomis ou de saignement, notamment.

Une fois le certificat en poche et le macaron vert et blanc de sauveteur secouriste au travail obtenu, L’appli qui sauve de la Croix Rouge permet ensuite de réviser après ces deux jours d'intenses mises en situation. 

Rozenn Le Saint