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Bien être au travail

Le manager, un relai des psy après les attentats

Le manager n'est pas psy, mais il doit se montrer attentif aux troubles post traumatiques qui pourraient atteindre ses équipes.

Le manager n'est pas psy, mais il doit se montrer attentif aux troubles post traumatiques qui pourraient atteindre ses équipes. - True Nature Productions - CC - Flickr

Face à des équipes éprouvées, un an après le choc, en entreprise, le manager doit se montrer attentif aux personnels atteints de troubles post traumatiques pour les orienter vers des cellules de soutien.

L'anniversaire du 13 novembre angoisse les managers dont les équipes ont été particulièrement ébranlées. Ils ont parfois dû gérer le remplacement d'un collègue victime des attentats. Depuis un an, ils font face à des collaborateurs en souffrance. Certains craquent en plein open space.

"Cela affecte la production et peut amener l'ensemble de l'équipe à retomber dans ces événements tragiques. Les encadrants également, qui sont aussi affectés", témoigne Camy Puech, directeur général de Qualisocial, cabinet spécialisé en qualité de vie au travail.

Des relais efficaces

Ce que l'on attend des managers n'est pas évident. Ils ne sont pas psychologues et ne doivent pas confondre leur rôle. Ils doivent même "se protéger eux même pour être en mesure de répondre aux demandes des collaborateurs et de déclencher des actions pertinentes", estime Aude d’Argenlieu, directrice du pôle clinique d’Eléas, un autre cabinet spécialisé.

En l'occurrence, "l’idée n’est pas de les former au débriefing psychologique mais à devenir des relais plus efficaces", insiste Maria Ouazzani, elle-même psychologue clinicienne.

Détecteur de troubles post traumatiques

Avec l'arrivée en force de cellules de soutien psychologique, certains encadrants se sentent dépossédés de leur rôle d'écoute. Il est pourtant central.

"Il est important d’outiller les managers à reconnaître l’impact psychique que peuvent avoir eu les attentats, à identifier les collaborateurs en difficulté et à s’appuyer sur des dispositifs de prise en charge pour mieux les orienter", indique Maria Ouazzani, responsable du pôle accompagnement du cabinet Psya, spécialisé dans la gestion des risques psychosociaux (RPS).

Formations

Des modules de formation à la prévention du stress les y aident. Et un an après les événements, "cela peut être l’occasion de réaliser un état des lieux là où l’on n’aurait pas forcément pris ce temps auparavant, étant pris dans le quotidien ", estime Aude d'Argenlieu.

S'ils sentent que des difficultés persistent chez certains de leurs collaborateurs, cela peut être le moment de leur soumettre l'idée d'une aide supplémentaire comme un suivi psychologique personnel.

Rozenn Le Saint