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Bien être au travail

Le bore-out: déprimer d'ennui au travail

Le pendant du burn-out est un autre type de souffrance au travail, provoqué par l'ennui.

Le pendant du burn-out est un autre type de souffrance au travail, provoqué par l'ennui. - Steve Koukoulas - CC - Flickr

Etre payé à ne rien faire… Le rêve? Plutôt le début d'une spirale qui peut mener à la dépression. Décryptage de ce pendant du burn-out... Qui cause aussi des dégâts.

Ce ne sont pas les cadences folles qui les rendent malades mais au contraire, l'ennui au travail. Et l'on met d'autant plus longtemps à prendre conscience de l'origine de ce mal-être professionnel que l'on n'avoue pas en public mourir d'ennui au travail… Par pudeur vis-à-vis de ceux qui sont réellement surmenés, mais aussi parce que ce n'est pas très valorisant.

Honte

"Les personnes qui souffrent de bore-out éprouvent une honte, il y a quelque chose de disqualifiant et de peu glorieux qui est différent du burn-out, la maladie de ceux qui travaillent trop", distingue François Baumann, médecin spécialiste des pathologies liées à la souffrance au travail.

>Lire aussi: Etes-vous au bord du burn-out?

Ennui profond et durable

Il estime que si près d'un travailleur sur deux s'ennuie régulièrement au travail, près d'un sur dix souffre réellement de bore-out. Ce n'est pas parce qu'on a une journée, voire une semaine de répit entre deux contrats que l'on risque de sombrer en dépression.

"L'ennui du bore-out est profond et durable. En partant au travail, vous savez que vous allez réellement besogner deux heures et que le reste du temps, vous-vous ennuierez, décrit l'auteur de Le bore-out, quand l’ennui au travail rend malade. D'autant qu'on vous empêche de tuer le temps, on surveille si vous ne jouez pas derrière votre écran ou que vous ne lisez pas en cachette."

Mis au placard et disqualifié

"Dans les grandes entreprises où l'anonymat règne et dans la fonction publique, cela arrive plus fréquemment. Une paie régulière tombe, ce qui incite à rester, même si l'on s'embête", précise le médecin.

Les personnes mises au placard sont bien sûr concernées, mais aussi celles qui sont disqualifiées. Comme ce polytechnicien venu consulter qui avoue déprimer d'ennui, cantonné à coller des timbres sur des enveloppes toute la journée.

Rozenn Le Saint