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Bien être au travail

La tyrannie des chefs: une maladie incurable?

Du coaching existe pour atténuer les penchants dictatoriaux de certains chefs.

Du coaching existe pour atténuer les penchants dictatoriaux de certains chefs. - Jaime Miller - CC - flickr

Les personnalités toxiques peuvent faire des ravages au travail. D'autant plus quand elles sont haut placées dans la hiérarchie. Des entreprises aimeraient les faire soigner.

Rares sont les boss qui admettent être à l'origine d'une ambiance délétère au travail… Ou qui s'en préoccupent. Pourtant, "la population des dirigeants offre une sur représentation statistique de personnalités difficiles ou dangereuses", assure Matthieu Poirot, consultant en psychologie sociale et docteur en gestion.

Après plusieurs plaintes, parfois pour harcèlement, des DRH contraignent certains encadrants à passer par la case coaching pour gommer leurs traits de caractères nocifs. "Ils acceptent quand ils risquent leur poste ou se retrouvent en situation d'échec professionnel, témoigne l'expert en psychologie sociale. C'est un type de coaching très complexe car leur remise en question est difficile."

Moins d'empathie

D'autant plus que des études constatent que le degré d'empathie est moindre chez les personnes haut placées. Il existe plusieurs types de personnalités toxiques. D'abord, les pervers narcissiques, incurables par définition:depuis tout petits, ils prennent plaisir à faire souffrir leur proie. 

Les dirigeants dits "de type A", hyperactifs et agressifs, placent les objectifs toujours plus hauts et piquent des colères effroyables… Alors que les burn out sont fréquents dans leurs services, l'introspection est difficilement envisageable pour eux.

Idem pour les dirigeants paranoïaques, à l'ego surdimensionné. Ils croient perpétuellement que des collègues les jalousent et tentent sans cesse de leur nuire. Ils admettent rarement leur responsabilité dans la mauvaise ambiance que leur paranoïa propage dans les bureaux.

Briser la glace

Mais mis à part ces cas désespérés et désespérants, il existe une marge d'amélioration pour les autres dirigeants tyranniques. Les alexithimiques, notamment: à la base, ils sont incapables d'identifier les émotions. Une inaptitude parfois construite comme "modalité défensive à leur investissement continu dans un travail trop stressant", analyse Matthieu Poirot. Il s'agit de les amener à les reconnaître dans le but de briser la glace qui refroidit l'open space.

Les obsessionnels compulsifs exigent un niveau de surperfection insupportable pour leurs collaborateurs. En revanche, ils ont conscience de leur anxiété, qui les plombent également, et sont davantage ouverts au coaching. En espérant aller mieux, avec un effet ricochet bénéfique pour leur équipe.

Rozenn Le Saint