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Bien être au travail

La tendance à la hausse des licenciements pour inaptitude

Seul un licencié pour inaptitude sur dix retrouve un autre emploi ailleurs.

Seul un licencié pour inaptitude sur dix retrouve un autre emploi ailleurs. - Wilfried MAISY - CC - Flickr

Le licenciement pour inaptitude sera "revu" dans le cadre de la réforme du code du travail. Une solution déjà privilégiée par les employeurs plutôt que de reclasser les salariés qui ne peuvent plus occuper leur poste.

A l'issue d'un arrêt maladie, un salarié peut être déclaré inapte à reprendre son emploi par le médecin du travail, quand les séquelles sont trop graves. Pour son employeur, deux options: soit il fait l'effort de le reclasser au sein de l'entreprise sur un autre poste davantage adapté, soit il le licencie pour inaptitude. Or les entreprises optent de plus en plus pour ce deuxième choix, moins contraignant.

Des craintes face à la réforme du code du travail

"Pour l'heure, nous savons simplement que la procédure de licenciement pour inaptitude sera revue dans les ordonnances, explique Arnaud de Broca, secrétaire général de la Fnath, l'association des accidentés de la vie. Nous craignons qu'elle soit facilitée."

Et ce, alors que les licenciements pour inaptitude sont déjà en hausse, à en croire l'étude réalisée par l'association auprès de 5000 de ses adhérents, publiée en juin. 62% de ces accidentés de la vie qui n'ont pas repris leur travail en 2016 à la suite d'un accident ou d'une maladie liée au travail ont été licenciés pour inaptitude, contre 55% en 2011.

Un sur dix retrouvent un emploi

Or une fois sortis de l'entreprise, leurs chances d'y retourner sont minces. Seul un sur dix de ces licenciés pour inaptitude a retrouvé un emploi ailleurs. "Compte tenu du contexte général de l'emploi, une fois licenciés, les personnes déclarées inaptes à leur poste peinent à retrouver du travail. C'est encore pire pour les séniors", regrette Arnaud de Broca.

Parmi les personnes toujours en arrêt maladie, la durée augmente également. Pour plus d'un répondant sur quatre, les arrêts de travail dépassent les trois ans. "Le tunnel des arrêts maladie est de plus en plus long, commente le secrétaire général de la Fnath. Et revenir sur le marché du travail après plusieurs années d'arrêt s'avère compliqué."

Neuf répondants sur dix déclarent un trouble musculo-squelettique au sens large comme des problèmes de dos (lumbago, hernie, sciatique, douleurs lombaires...), de l'épaule, du coude ou du canal carpien. Et la dépression atteint un sondé sur quatre.

Rozenn Le Saint