Des bureaux du futur pensés pour le télétravail

La BNP Paribas agence ses open space sous le prisme du travail en équipe et à distance. Pour davantage de liberté pour les salariés, dans leur vie pro et perso.

En sortant de l’ascenseur, on se croirait dans le décor du Central Perk, le café où se réunissent les héros de Friends, version XXIè siècle. Fauteuils en cuire cosy et tables au design suédois… Rien à voir avec l’image austère que l’on peut avoir des services administratifs d’une banque.

En mettant en place des espaces de convivialité dans trois locaux tests franciliens en 2015, l’idée du projet "flex office" était de favoriser le travail collaboratif. Entre les réunions et les échanges informels avec les collègues, il occupe environ la moitié des journées des salariés des services centraux de la BNP Paribas.

S’il ne faut pas être claustrophobe pour s’engouffrer avec son équipe dans les compartiments de travail collectif insonorisés, l’idée est de se déplacer quand on a quelque chose à se dire, plutôt que de déranger l’open space tout entier.

Les plus petites bulles de travail collaboratives, disséminées à tous les étages de cet immeuble parisien, ont davantage de succès.

Le télétravail plébiscité

Fini aussi les bureaux attitrés, seuls les espaces par service sont conservés. La photo des enfants? Sur l’écran… Ou à ranger tous les jours dans sa boite de bureau ou son casier perso. En revanche, il est plus souvent possible d’aller les chercher après l’école. Car la mise en place de ces nouveaux espaces de travail collaboratifs a été pensée en même temps que celle du télétravail.

D’ailleurs, la possibilité d'exercer un ou deux jours par semaine à la maison était depuis 2015 et jusqu’à juin 2016 réservée aux 600 cobayes de la BNP Paribas. Plus de la moitié a adhéré au télétravail, et finalement, près de 40% des managers. "Si immédiatement, le top management a adhéré au projet, les managers de proximité sont dans un premier temps restés plutôt en retrait, en phase de questionnement, craignant de voir leurs équipes déserter les bureaux", retrace Jacques Léonard, responsable du projet flex office et télétravail chez BNP Paribas. Mais au final, le télétravail est plébiscité par la majorité des salariés. Dans une deuxième phase de généralisation des nouveaux plateaux de travail, près de 6.000 salariés y auront accès.

Moins de bureaux que de salariés

Le travail à distance est la clé de la réussite du projet, selon Fabrice Hallais, représentant national CFDT à la BNP Paribas, concrétisé par un premier accord en 2014 puis un deuxième en juin 2016. "Cela permet de mieux se concentrer et de faciliter la conciliation vie personnelle et professionnelle", assure-t-il. Les conditions pour pouvoir travailler depuis chez soi? Etre concerné par le projet "flex office", en CDI avec une ancienneté minimum de six mois dans l’entreprise et dans le poste occupé.

Il constitue également la clé de l’équilibre économique: partant du principe que chaque jour, des collaborateurs travaillent depuis chez eux, l’entreprise dote chacun d’un ordinateur portable mais en contrepartie, réduit les espaces de travail physique. Puisque les effectifs des télétravailleurs tournent, il y a moins de postes de travail que de salariés à la BNP.

Rozenn Le Saint