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Bien être au travail

Comment mieux intégrer les malentendants au travail

Une documentaliste de la préfecture de la Moselle s'entretient avec une personne atteinte de surdité, le 14 avril 2000 à Metz, pour faciliter une demande de carte grise à un guichet.

Une documentaliste de la préfecture de la Moselle s'entretient avec une personne atteinte de surdité, le 14 avril 2000 à Metz, pour faciliter une demande de carte grise à un guichet. - FRANCK FIFE / AFP

Les salariés sourds souffrent davantage dans le monde professionnel que les autres. Quelques principes de base pour faciliter la communication avec eux et favoriser leur épanouissement.

Plus d’un tiers des sourds et malentendants est "inactif du fait de la restriction à l’accès à l’emploi", selon la Fédération nationale des sourds de France. Et parmi ceux qui travaillent, plus d’un tiers est en situation de détresse psychologique à cause du travail. C’est six fois plus que la population générale, selon le baromètre santé sourds et malentendants 2011-2012. Un sur dix a même pensé à se suicider au cours de l’année passée en raison de sa situation professionnelle. C’est dix fois plus que les autres actifs.

Des chiffres qui en disent long sur la souffrance de ces salariés. Car le monde de l’entreprise n’est pas encore adapté à ce handicap, même si la loi du 11 février 2005 qui oblige celles de plus de 20 salariés à embaucher 6% minimum de travailleurs reconnus handicapés est aussi censée garantir leur maintien dans l’emploi. Pour tout type de salariés handicapés, pas seulement ceux à mobilité réduite. En France, un enfant sur 1000 naît sourd.

Le Centre d’étude de l’emploi énumère quelques outils pour faciliter leur vie professionnelle dans sa note "sourds au travail: la communication en entreprise au prisme de la loi sur le handicap". 

1- Privilégier l’écrit

Cela paraît évident, mais il manque parfois du matériel simple pour favoriser la circulation des informations pour les salariés malentendants, comme les courriers électroniques, messageries instantanées ou vidéoprojecteurs.

2- Utiliser la vélotypie

C’est une sorte de sous-titrage en direct qui permet la retranscription en simultané d'une réunion.

3- Recourir à un interprète en langue des signes françaises

Cela demande simplement un peu plus d’organisation puisqu’il faut le réserver en perspective de la réunion et éventuellement, installer une webcam s'il n’est pas présent.

4- Sensibiliser les collègues

Regarder l’interlocuteur sourd ou malentendant quand on lui parle, être formé à exprimer quelques mots basiques en langage des signes, réaliser davantage de gestes ou des dessins pour se faire comprendre… Autant de petits réflexes à acquérir pour les collègues et managers afin d'aider la communication.

Si 18% des salariés sourds et malentendants déclarent se sentir mieux parce qu’ils travaillent, ce sont souvent ceux qui bénéficient de soutien de la part de leurs collègues, sont libres d’utiliser leurs propres méthodes et se trouvent rarement en situation de tension avec le public.

Rozenn Le Saint