BFMTV
Bien être au travail

Comment convaincre votre patron de passer aux congés à volonté

Et si à peine rentré, il était encore possible de poser des jours de congés...

Et si à peine rentré, il était encore possible de poser des jours de congés... - Christophe Rouanet - CC - Flickr

La mesure permettant de partir en vacances de façon illimitée fait autant rêver les salariés qu’elle n’effraie les employeurs. Petit argumentaire pour tenter de persuader votre boss en cette rentrée.

Salariés épanouis, davantage productifs, moins malades d’un côté; Production en berne, services désertés toute l’année, défilés aux prud’hommes, de l’autre. Utopie pour les uns, cauchemar pour les autres… En réalité, dans les start-up française pionnières qui ont mis en place la mesure comme Evercontact,-devenue depuis Kwaga-, Popchef ou Indeed, aucun abus à déplorer.

> A lire aussi: Mieux que les RTT : les vacances à volonté

> A voir aussi: Dans cette start-up les employés ont le droit à des vacances illimitées

1-Des salariés responsables

Chez Kwaga, les salariés prennent en moyenne sept semaines de congés payés, soit le même nombre de jours off que ceux qui bénéficient des cinq semaines réglementaires et de Réduction du temps de travail (RTT). Chez Popchef, les salariés s’octroient quatre ou cinq jours en plus des cinq semaines de congés payés. Son directeur de la technologie, François Vasnier, ancien salarié d’un mastodonte des télécoms, se sent à présent davantage "coentrepreneur" qu’un "simple pion dans l’entreprise". "Les congés sont moins un dû, davantage une possibilité. On se responsabilise afin de les prendre au bon moment et revenir pour être le plus efficace possible ensuite", relate-il.

2-Davantage productifs

Car pour son PDG, Briac Lescure, "c’est un investissement à long terme. Cela permet à des collaborateurs de partir un mois d’un coup, d’accomplir un projet personnel, humanitaire, sportif, familial. Cela contribue à trouver un équilibre entre vie personnelle et professionnelle. Au retour, ils reviennent en forme, avec plein d’idées et sont davantage productifs."

3-Peu de risques juridiques

"Des patrons se renseignent mais craignent d'être embêtés juridiquement, même s'il y a peu de risques. La plupart explique ne pas l'afficher aussi clairement mais se montrer très flexible", confie Philippe Laval, le patron du pionnier Kwaga. "Aux Etats-Unis, les aménagements sont plus aisés. Le code du travail français est un véritable carcan, la mesure s’inscrit en dehors de la légalité", avertit néanmoins François Taquet, avocat et professeur en droit du travail. Pour entrer dans les clous, Kwaga déclare tout simplement 2,5 jours de congés posés chaque mois pour chaque salarié…

4-Un faible turnover

Pour l’heure, aucun employé qui serait partis fâché ne s’est retourné contre l'entreprise aux prud’hommes, même si "un salarié qui ne prend pas tous ses congés pourrait en réclamer l’intégralité en partant", avertit le juriste. "C’est un risque que nous acceptons de prendre. Lancer une start-up en comporte des bien plus importants", assure Briac Lescure, PDG de l’entreprise de livraison de repas créée en 2014. D’ailleurs, chez Popchef, c’est simple, en trois ans, aucun salarié tout court n’a quitté le navire. Un faible turnover assurément à mettre en parallèle, selon lui, avec "l’épanouissement des employés". 

Rozenn Le Saint