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Bien être au travail

Cellule psychologie: quand les salariés appellent au secours

La mise en place des numéros d'écoute ne remporte pas toujours le succès escompté.

La mise en place des numéros d'écoute ne remporte pas toujours le succès escompté. - jmhau94 - CC - Flickr

Face à des situations de crises ou à la suite d'attentats, les employeurs mettent en place des numéros verts d’écoute, aux succès variables. Une nouvelle plateforme numérique permet de tirer la sonnette d’alarme.

Un numéro vert après les attentats du Bataclan et de Nice... La mise en place d’un service de soutien psychologique joignable 24 heures sur 24 a été un des premiers réflexes des entreprises soucieuses d’aider leurs personnels éprouvés, dans le but de les soulager, dans l’immédiat. C'est le cas par exemple d'ISS, le géant du service aux entreprises tels que le nettoyage ou la gestion d'immeuble, qui emploie 25.000 salariés en France.

La première année, 270 employés y ont eu recours en tout, dont moins de dix pour une souffrance directement liée aux attentats. Pourtant, l’entreprise a largement communiqué pour faire connaître le numéro et inciter à consulter, quelle que soit l’origine du mal être.

Peur d'être reconnu

Face à la montée des signes de stress en son sein, Natixis a également mis en place un dispositif de soutien psychologique par téléphone, mais le nombre d’appels "se compte sur les doigts d’une main", selon la direction de la banque. Elle prévoit de "renforcer ce service en incitant les personnels à appeler également quand ils sont confrontés à une difficulté professionnelle ou en rapport avec leur relation avec leur manager." 

Pour Bruno Van Overtveld, cofondateur d’Arhgos, un service d’alerte en ligne lancé en septembre, le succès aléatoire de ces numéros verts est dû au fait que "les salariés en souffrance n’appellent pas les numéro d’écoute parce qu’ils ont peur que l’on reconnaisse leur voix".

Chat et anonymat garanti

Alors il a créé Arhgos, une plateforme numérique destinée à tirer la sonnette d’alarme quand on n’en peut plus. Avec anonymat garanti. "Le serveur est hébergé dans un lieu ultra crypté et sécurisé, il ne s’agit pas de celui de l’entreprise", certifie le coach d’Avalon et associés.

Dans un premier temps, il s’agit de prendre la température. Le salarié connecté à la plateforme sous le code de sa société indique s’il est "à la limite de craquer", s’il est victime de harcèlement sexuel, moral, de discrimination, de violences physiques ou témoin de pratiques frauduleuses, critères plus explicites de l’Organisation internationale du travail (OIT) à l’appui.

Puis un chat se met en place pour le soulager. Et l’amener à se diriger vers des interlocuteurs clé, aides appropriées dans sa situation. Dans le but de mieux prévenir les drames directement liés au travail.

Rozenn Le Saint