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Bien être au travail

Cancer : comment l'aborder avec ses collègues ?

Le ruban rose, symbole de la lutte contre le cancer

Le ruban rose, symbole de la lutte contre le cancer - Paul Falardeau - CC - Flickr

Il n’est jamais évident d’annoncer une mauvaise nouvelle. Encore moins quand elle touche à la santé. Encore moins au travail. Quelques conseils pour aider à franchir cette épreuve difficile.

Légalement, rien n’oblige les salariés atteints d’un cancer à l’annoncer, ni à leurs supérieurs, ni à leurs collègues. Toutefois, "pour mettre en place un accompagnement, une adaptation de l’organisation du travail, il faut mettre au courant son noyau proche", estime Anne-Sophie Tuszynski, fondatrice de Cancer@Work, association qui vise à faciliter le maintien dans l’emploi des personnels touchés par le crabe. Cela peut également permettre aux chefs et collègues de mieux comprendre les baisses de régime liées à la maladie et de réfléchir ensemble à adapter l’organisation du travail en fonction.

Quand ?

"J’avais une grande confiance en mon manager. Il l’a su peu de temps après mon mari", se souvient Anne-Sophie Tuszynski, consultante. Cela lui a permis d’anticiper son absence en confiant quelques tâches à un collègue et pour le reste, en recrutant. "Cela m’a permis de partir sereine", témoigne la fondatrice de Cancer@Work. Pour autant, la plupart des malades choisissent de l’annoncer quand ils savent à quoi s'en tenir, ce qui va leur arriver: lorsque la date de l’opération chirurgicale ou de la première chimiothérapie est fixée.

Sur qui s’appuyer ?

Dans les grandes entreprises, il est possible de s’appuyer sur les fonctions RH, qui peuvent servir de relais avec le manager direct, si la personne malade ne se sent pas d’aborder un sujet si intime avec lui. Le médecin du travail peut également aider. Il est soumis au secret médical mais il peut être sollicité par la personne malade pour faciliter l’annonce et expliquer les possibles conséquences de la pathologie sur l’organisation du travail.

Comment se préparer?

Il n’y a pas de bon moment pour une telle nouvelle. "Il faut simplement être conscient que cela va avoir un effet sur le manager ou les collègues, car cela va les renvoyer à une histoire personnelle ou plus basiquement, aux difficultés d’organisation du travail que cela va engendrer, prévient Anne-Sophie Tuszynski. Il nous revient à nous, malades, d’être à l’écoute des personnes à qui on nous l’annonçons de manière à en faire un allié, même si cela peut paraître être beaucoup nous demander."

Pourquoi ?

Conscients de l’épreuve affrontée, collègues et supérieurs peuvent préparer un atterrissage en douceur au retour de congé maladie. Il est important que la personne se sente attendu, que son bureau soit libre, tout bêtement. "Quand nous reprenons, nous n’avons pas conscience de nos limites alors que nous faisons face à des difficultés de concentration, de fatigue ou de mémoire notamment après la chimiothérapie", assure la consultante. Que l’entourage professionnel joue un minimum les anges gardiens facilite grandement le retour au quotidien.