Bataille de chiffres sur le Covid-19: pour Olivier Véran, Jean-Luc Mélenchon confond clusters et contaminations

Le leader de la France insoumise a vivement critiqué l'annonce d'un couvre-feu par Emmanuel Macron, estimant que "60% des contaminations ont lieu au travail ou à l'école entre 8h et 19h". le ministre de la Santé lui a répondu.

Olivier Véran, ministre de la Santé, a répondu ce mercredi soir sur Twitter à Jean-Luc Mélenchon, leader de la France insoumise, qui a vivement critiqué la décision de l'exécutif de mettre en place un couvre-feu, de 21h à 6h du matin, à partir de samedi et pour une durée d'au moins 4 semaines.

"60% des contaminations ont lieu au travail ou à l'école ou à l'université entre 8h et 19h. Mais Macron interdit les sorties au bar et au restau entre 20h et 6h. Bienvenue en Absurdie", a écrit le député de Marseille dans un tweet après l'interview télévisée du président de la République.

Confusion entre "clusters" et "diagnostics"

Ce message a vivement fait réagir Olivier Véran: "60% des clusters, ça signifie 10% des contaminations identifiées". Selon le ministre de la Santé, Jean-Luc Mélenchon confond "clusters et diagnostics".

"Dommage de polémiquer à l'heure où nous voulons préserver l'éducation, sauvegarder les emplois, et lutter efficacement contre cette épidémie dans l'intérêt des Français", a ajouté le ministre.

Les chiffres cités par Jean-Luc Mélenchon sur les établissements scolaires et les entreprises font référence aux clusters, dont le nombre est par ailleurs largement sous-estimé selon Santé Publique France à cause des tensions dans le système de tests, et non à l'ensemble des contaminations identifiées dans le pays.

En effet, selon le dernier bilan épidémiologique de Santé Publique France, parmi les 3.207 clusters signalés au 8 octobre, "les entreprises hors établissements de santé restent parmi les types de collectivités les plus représentées pour la survenue de clusters (25%), puis le milieu scolaire et universitaire (21%) et le milieu familial élargi (plusieurs foyers)", devant les événements publics/privés rassemblant de manière temporaire des personnes (17%).

Si l'on regarde cette fois les clusters en cours d'investigation, la plus grande partie (35,3%) viennent toujours du milieu scolaire et universitaire, devant les entreprises privées et publiques (20%).

Les clusters représentent une contamination sur cinq

Comme le souligne la députée LaREM Aurore Bergé, en dehors des clusters, "les principaux vecteurs de contaminations sont les rassemblements dans la sphère amicale et familiale".

Et Christophe Rapp précise ce soir sur notre antenne qu'on "contaste à l'hôpital ces derniers jours beaucoup de clusters familiaux", l'infectiologue évoquant des "mariages" ou "anniversaires".

Pour rappel, un cluster est défini par la survenue d’au moins trois cas confirmés ou probables, dans une période de 7 jours, au sein d'une communauté ou lors d'un rassemblement.

Selon les dernières données disponibles, les clusters représentent une contamination sur cinq environ, les autres contaminations n'étant pas tracées, car il est extrêmement difficile de répertorier les lieux et les causes de tout les nouveaux cas recencés.

Margaux de Frouville et Fanny Rocher