BFMTV
Santé

Bachelot : « La vaccination n’est pas remise en cause »

-

- - -

En pleine polémique sur la mutation du virus de la grippe A et sur la vaccination par les médecins généralistes, la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot tente de rassurer.

Deux cas mortels de mutation du virus de la grippe A, similaires à ceux détectés en Norvège, ont été signalés la semaine dernière en France, où l'on dénombrait alors 76 morts depuis le début de l'épidémie. « Cela ne remet en cause ni l'efficacité des traitements antiviraux, ni évidemment l'efficacité de la vaccination », assure Roselyne Bachelot. « Les mutations touchent très peu du code génétique du virus et (...) les cas sont peu nombreux », précise la ministre de la Santé et des Sports.

La France vit actuellement le « début du pic pandémique », a expliqué la ministre de la Santé qui a fait état d'une augmentation de 72% des consultations liées à la grippe A la semaine dernière. « Nous voyons bien que nous avons une accélération du pic pandémique et que - hélas ! - le temps plus froid (...) est plutôt un facteur d'accélération de cette pandémie », a-t-elle ajouté.

« La question du coût n'a jamais été un critère de choix »

Les médecins demandent toujours à vacciner dans leurs cabinets. Et la polémique enfle entre le gouvernement et les syndicats de médecins sur la stratégie de vaccination de masse contre la grippe A/H1N1. Mais la ministre de la Santé, Roselyne Bachelot maintient sa position : pas de vaccination dans les cabinets médicaux. « Je veux préserver la capacité des médecins généralistes à prendre en charge les malades grippés. La question du coût n'a jamais été un critère de choix », se défend la ministre, en réponse aux affirmations de François Chérèque. Dimanche matin, le secrétaire général de la CFDT a estimé que si les médecins généralistes font le forcing pour vacciner dans leurs cabinets, « c'est pour une question de coût, il y a toujours une question de pognon derrière ça ». Il soupçonne les généralistes de vouloir empocher le prix d'une consultation.
Pour l'instant, l'argument officiel du gouvernement, c'est que les vaccins étaient livrés en multidose : des packs de 10 vaccins. Et lorsqu'un pack est ouvert, il faut l'utiliser en quelques heures. Pour éviter le gaspillage, Roselyne Bachelot a donc décidé de ne pas en donner aux médecins généralistes. Sauf que ce week-end, on apprend que la France dispose de 3 millions de vaccins individuels. Du coup, les médecins les réclament pour qu'ils puissent vacciner leurs patients, notamment ceux qui ne peuvent pas se déplacer. Refus du gouvernement.
En fait, derrière cette polémique se cache aussi une histoire d'argent. Les médecins réquisitionnés dans les centres de vaccination sont payés l'équivalent de 3 consultations par heure, même s'ils piquent une quinzaine de personnes. En revanche dans le cabinet du médecin généraliste : chaque injection serait facturée. Pour la Sécu, cela coûterait beaucoup plus cher.

Roselyne Bachelot a également démenti le chiffre de trois millions de vaccins unidoses disponibles, qui faciliteraient la vaccination dans les cabinets selon les syndicats de médecins. Actuellement, 800 000 vaccins à dose unique sont disponibles, « mais ces vaccins, j'en ai besoin », notamment pour les sans-abri, a affirmé la ministre de la Santé.

Pour écouter l'intégralité de l'interview de Roselyne Bachelot, cliquez ici.

La rédaction, avec Yannick Olland-Bourdin & Co