BFMTV
Santé

Ayana, 7 mois, dans le coma: "Je ne veux pas que ma fille soit débranchée"

Les parents d'un bébé de 7 mois ont saisi la justice après la décision du CHU d'Angers de mettre un terme à l'aide respiratoire qui le maintient en vie. Son pédiatre s'explique.

Ayana, 7 mois, plongée dans le coma et maintenue en vie grâce à une aide respiratoire, "souffre de séquelles neurologiques gravissimes". Ce terrible constat médical est celui du Dr Gérald Boussicault, pédiatrique et responsable de l'unité de réanimation pédiatrique du CHU d'Angers, rencontré vendredi par BFMTV. 

Ce médecin suit le bébé depuis son arrivée à l'hôpital, il y a près de quarante jours, après une forte fièvre et des convulsions qui ont provoqué des dégâts au cerveau. Et parce que son état est jugé irréversible, et que la fillette souffre quotidiennement "de douleurs physiques très intenses", malgré les lourds traitements qu'elle subit, l'équipe médicale a décidé de ne plus "s'obstiner déraisonnablement".

Une décision "prise collégialement"

Un choix que refusent les parents d'Ayana. Jeudi, ils ont saisi la justice en référé pour qu'un expert indépendant se prononce sur la situation. Une surprise absolue pour l'équipe médicale qui suit l'enfant. "Nous accompagnons ces parents humainement et psychologiquement depuis le début. Il leur était inenvisageable, comme pour tout parent, de perdre leur enfant, mais ils étaient d'accord aussi avec le fait que leur fille ne pouvait pas souffrir inutilement de manière prolongée", explique le Dr Boussicault.

"Cette décision, très difficile, a été prise à l'issue de discussions collégiales, pluridisciplinaires, avec des soignants, des médecins, prenant en charge ou non Ayana, afin de déterminer ce que l'on pouvait faire dans cette situation d'impasse thérapeutique", poursuit le médecin. La fillette, qui respire grâce à une ventilation mécanique, devait partir lundi prochain. 

Dimanche, "un expert missionné par le tribunal de Caen va venir examiner l'enfant, regarder le dossier et discuter avec l'équipe médicale, de manière à pouvoir rendre un avis", explique le Dr Boussicault. Pour les parents, dévastés, la situation est intolérable. La maman, rencontrée par BFMTV, dit se sentir prise au piège par les décisions":

"Si j'apprends peu de temps après son départ qu'il y avait une autre solution, ce serait l'effondrement total. Je ne veux pas que ma fille soit débranchée mais je ne veux pas la voir souffrir non plus".

A. G.