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Santé

Asthme: le diagnostic peut s'avérer faux chez certains patients

L’asthme est une affection inflammatoire bronchique chronique.

L’asthme est une affection inflammatoire bronchique chronique. - iStock - Tom Merton

Des chercheurs canadiens ont constaté qu'entre deux diagnostics d'asthme à plusieurs années d'intervalle, certains patients ne présentaient plus cette maladie. L'explication se trouve notamment dans le fait que certains d'entre eux n'ont pas passé les examens appropriés.

Respiration sifflante, toux sèche, sensation d’étouffement ou de poids sur la poitrine... tels sont les symptômes de l'asthme, qui touche plus de quatre millions de personnes en France. Cette inflammation chronique des bronches, qui se manifeste par des crises pouvant nécessiter une hospitalisation, résulte de l’association d’une prédisposition génétique et de facteurs environnementaux (allergènes, tabac, produits irritants, pollution, exercice physique).

Si la maladie peut être grave quand elle n’est pas prise en charge correctement ou lorsqu’elle échappe au contrôle des traitements, des chercheurs du Ottawa Hospital Research Institute affirment qu'elle peut aussi s'avérer mal diagnostiquée. Dans leur étude, les chercheurs ont fait appel à une population de 613 adultes ayant été diagnostiqués asthmatiques chez un médecin au cours des cinq dernières années.

Tous les participants ont été évalués à l'aide de la surveillance des symptômes à domicile, de la spirométrie (mesure de la fonction pulmonaire) et des tests de provocation bronchique. Les participants qui utilisaient des médicaments quotidiens pour l'asthme ont graduellement diminué leur prise au cours de quatre visites d'étude. Après un an de tests, les résultats ont montré qu'un nouvel examen médical n'avait pas pu établir un diagnostic d'asthme chez un tiers des membres de cette cohorte.

Une rémission spontanée ou un diagnostic erroné

Outre les 203 participants dont le nouveau diagnostic a permis d'écarter l'asthme, douze participants se sont révélés avoir de graves problèmes cardiorespiratoires qui avaient été diagnostiqués comme de l'asthme. De plus, les participants chez qui la maladie a été écartée étaient moins susceptibles d'avoir subi des tests de débit d'air (mesurer les volumes d'air inspirés et expirés en soufflant dans un tube) au moment du diagnostic initial par rapport à ceux chez qui la maladie a bien été confirmée (respectivement 44% contre 56%).

Enfin, plus de 90% des participants chez qui l'asthme a été écarté ont arrêté en toute sécurité leur traitement pour une période supplémentaire d'un an. "Deux phénomènes peuvent expliquer pourquoi le nouveau diagnostic n'a pas confirmé d'asthme chez 33,1% des patients: la rémission spontanée de l'asthme précédemment actif et un diagnostic erroné", expliquent les auteurs.

"Au moins 24 des 203 participants chez qui l'asthme a été écarté avaient subi des tests de fonction pulmonaire qui ont permis d'établir un diagnostic d'asthme. Ces participants ont vraisemblablement connu une rémission spontanée à un certain moment, entre leur diagnostic initial et l'entrée dans l'étude. Mais l'étude montre également que chez 2% des participants de l'étude, nous avons identifié une condition cardiorespiratoire grave non traitée", ajoutent-ils.

Les auteurs concluent que, dans la mesure du possible, les médecins devraient procéder à des tests objectifs tels que la spirométrie ou des tests de provocation bronchique afin de confirmer l'asthme dès le diagnostic initial. Car comme l'explique l'Assurance maladie, "c'est avant tout par l'interrogatoire et l'examen clinique que le diagnostic d'asthme est fait" par le médecin.

C'est ensuite pour "confirmer le diagnostic et juger de la gravité de l’asthme" que des tests respiratoires sont réalisés, comme l'examen dit d’épreuves fonctionnelles respiratoires (EFR) et des tests de provocation bronchique. Des tests cutanés par piqûre peuvent aussi être réalisés pour préciser si l'asthme est d'origine allergique. 

Alexandra Bresson