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Santé

Assurance maladie : comment limiter les dépenses ?

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Le gouvernement a publié ce jeudi un rapport sur la maîtrise des dépenses de l’Assurance maladie. Parmi les pistes évoquées pour faire des économies, la limitation des séjours à l’hôpital ou le contrôle plus sévère des prescriptions médicales.

La Sécu cherche à faire des économies. Le gouvernement a publié ce jeudi le rapport Igas-IGF (Inspection générale des Affaires sociales et Inspection générale des Finances) sur la maîtrise des dépenses de l’Assurance maladie. L'objectif n'est pas de revenir à l'équilibre mais bien de contenir la hausse de la facture à 2,7% par an contre 4% actuellement.
Le rapport liste plusieurs pistes d'économies comme la baisse des tarifs des médicaments ou la limitation des actes de radiologie et de biologie. Il prône aussi un contrôle plus sévère des prescriptions des médecins, le développement de la chirurgie ambulatoire pour limiter les séjours à l'hôpital et une utilisation accrue des médicaments génériques. Avec de telles recommandations, risque-t-on à terme d'être moins bien soigné en France ?

« On est en train de nous imposer une logique comptable »

Dominique Machaud, médecin généraliste et conseiller général PS d’Indre-et-Loire s’inquiète de l’avenir du système de santé français. « On est en train de nous imposer une logique comptable et de l’autre côté il y a une vraie réalité de prise en charge des patients, déplore-t-il. Nous sommes de moins en moins nombreux en tant que médecins généralistes. Très franchement, je pense que la médecine libérale risque de disparaître. Nous risquons d’aller vers un système de dispensaires. J’ai des patients qui repoussent des opérations parce qu’ils ne peuvent pas payer. Je suis atterré en tant qu’élu socialiste en me disant qu’il y a des gens que je ne peux pas soigner. »

« Il faut arrêter l’hémorragie »

Jean de Kervasdoué, professeur d’économie de la santé au Conservatoire national des Arts et Métiers, estime que la baisse des dépenses de santé est « souhaitable ». « Nous sommes à un niveau très élevé des dépenses de santé et nous savons que des pays comparables font mieux avec moins, estime-t-il. Ça serait de l’ordre de 50 milliards d’euros, si on se ramenait à la moyenne des pays comparables donc c’est beaucoup d’argent. Non seulement c’est possible, mais en plus c’est souhaitable. C’est tout à fait anormal que les jeunes de 25 ans paient à peu près 10% des dépenses de l’assurance maladie de leurs aînés. Il faut arrêter l’hémorragie et vite. »
Le déficit de l'Assurance maladie s'est élevé à 8,6 milliards d'euros en 2011.

La Rédaction, avec Annabelle Vilmont