BFMTV
Santé

Angers: les parents de la petite Ayana acceptent finalement l'extubation

La petite Ayana, 7 mois, est plongée dans le coma depuis plus de 40 jours au CHU d'Angers. L'expertise ordonnée par la justice a montré que son cerveau est "irrémédiablement détruit". "La mort du bébé va être programmée d'ici six à huit jours", a annoncé dimanche la mère de l'enfant, la voix brisée par l'émotion.

Les parents de la petite Ayana, 7 mois, plongée dans le coma depuis plus de 40 jours au CHU d'Angers et qui s'opposaient à son extubation, se sont finalement rangés dimanche à son décès "programmé", à l'issue d'une expertise ordonnée par la justice.

"Les conclusions de l'expert sont formelles: cet enfant a un cerveau irrémédiablement détruit", a expliqué devant la presse Emmanuel Ludot, l'avocat des parents, qui a assisté aux échanges de plus de deux heures entre les parents, l'expert et l'équipe médicale entourant le nourrisson.

"La mort du bébé va être programmée d'ici six à huit jours", annonçait un peu plus tard, la voix brisée par l'émotion et les larmes aux yeux la mère de l'enfant, Julie Pitel, ne souhaitant pas s'exprimer davantage. Elle a indiqué qu'elle et son mari allaient désormais veiller leur bébé avant son départ.

Les parents s'étaient opposés à l'arrêt de l'intubation

Maître Ludot, qui avait introduit auprès du tribunal administratif de Caen l'action visant à obtenir un "constat d'urgence" sur l'état de santé du nourrisson, a estimé que "l'expertise a été très utile et a permis aux parents de comprendre la situation dans laquelle ils étaient". "Ils ont l'explication médicale sur le fait que cet enfant a un cerveau irrémédiablement détruit. Et que maintenant, ils doivent se préparer au départ de cette petite fille. Mais on ne peut pas leur faire porter ce fardeau", a-t-il ajouté.

Les parents s'étaient opposés à l'arrêt de la ventilation mécanique (intubation), initialement prévue lundi par l'équipe médicale qui se refusait à mettre en oeuvre de traitements pouvant relever d'une "obstination déraisonnable". Selon eux, a rappelé l'hôpital, le maintien de l'intubation n'aurait fait qu'aggraver les "souffrances extrêmes" et "rebelles à tous les traitements" que subit l'enfant, dont les séquelles neurologiques sont irréversibles.

Plainte pour non-assistance à personne en danger

"Tout le monde savait depuis 40 jours que l'issue était fatale", a redit dimanche à la presse Sébastien Tréguenard, secrétaire général du CHU d'Angers.

Emmanuel Ludot a indiqué à la presse qu'il allait désormais "s'atteler à la responsabilité lourde du Samu d'Alençon dont l'attitude me paraît contraire aux règles élémentaires". "Cette enfant a eu le cerveau détruit par une hyperthermie maligne. C'est la fièvre de 42,5 qui est à l'origine de cette destruction. Si cette fièvre avait été traitée en temps et en heure, nous ne serions pas au chevet d'un bébé qui est sur le point de mourir", a-t-il lancé.

La fillette avait été prise d'une très forte fièvre et de convulsions dans la nuit du 5 au 6 mai, après avoir reçu dans la journée une injection de deux vaccins. Prévenu par les parents, le SAMU ne s'était pas déplacé et les parents ont déposé une plainte pour non-assistance à personne en danger à la gendarmerie de Sées (Orne), la localité où ils résident.

la rédaction avec AFP