BFMTV
Alimentation

L'ONG Foodwatch appelle les supermarchés à agir face à la malbouffe et le surpoids des enfants

Des clients dans un supermarché de Lille, en novembre 2016.

Des clients dans un supermarché de Lille, en novembre 2016. - DENIS CHARLET / AFP

L'ONG a appelé les enseignes de supermarché à interdire "immédiatement la publicité et le marketing ludique" pour les produits trop gras, trop sucrés ou trop salés.

L'ONG de défense des consommateurs Foodwatch a appelé les supermarchés à mettre les bouchées doubles pour protéger les enfants du marketing qui leur vend des produits trop gras, trop sucrés ou trop salés, en interdisant "immédiatement la publicité et le marketing ludique" pour de tels produits.

Elle a adressé à différentes enseignes de distribution une lettre évoquant les méfaits de ces produits. Certains supermarchés ont répondu avoir déjà pris des mesures limitatives, d'autres s'y sont engagés.

Entre emballages alléchants et publicités dédiées, la distribution alimentaire a un "rôle-clé" à jouer face à la montée du surpoids et de l'obésité chez les enfants, affirme l'ONG, qui a publié mercredi un baromètre relatif au marketing de ces "produits malsains" ciblant les enfants.

"Les supermarchés jouent un rôle majeur dans le contenu de nos assiettes", estime Foodwatch.

Des engagements "sérieux et à la hauteur de l'enjeu" pris par des distributeurs

Un enfant sur six en France est en surpoids ou obèse et une majorité d'entre eux le restera à l'âge adulte, rappelle l'ONG.

Des distributeurs ont pris des engagements "sérieux et à la hauteur de l'enjeu", en promettant de bannir les publicités destinées à allécher les enfants de moins de 16 ans, relève Foodwatch.

C'est le cas de Biocoop, qui assure ne produire "aucune publicité visant à instrumentaliser les enfants" comme le prévoit sa "convention communication" applicable à tous les magasins de l'enseigne.

Lidl a lui annoncé en janvier cesser la publicité des aliments "malsains" ciblant les enfants et bannir pour ses propres marques les emballages ludiques. Intermarché s'est engagé à ce que tous les produits à "identité enfants" voient leurs recettes "améliorées", selon les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

"Urgence de protéger les enfants"

Selon Foodwatch, les distributeurs Monoprix, Casino, Carrefour, Auchan, Leclerc et Système U "sont entrés timidement dans la course", en soulignant leurs efforts d'amélioration de leur responsabilité sociale mais sans répondre directement "à l'urgence de protéger les enfants" de ce marketing.

Aucune des actions qu'ils ont présentées ne reprend l'intégralité des recommandations nutritionnelles de l'OMS, selon l'ONG.

D'autres distributeurs n'ont pas donné suite aux sollicitations de l'ONG, comme Aldi, Cora et Leader Price, indique Foodwatch. L'ONG dit également continuer de négocier avec les chaînes de supermarchés jugées "hésitantes" et "réclamer des mesures réglementaires" au gouvernement. L'OMS exhorte depuis des années les distributeurs à interdire le marketing de la malbouffe ciblant les moins de 16 ans, rappelle Foodwatch.

H.G. avec AFP